LA SEPARATION

Pierre et Anne forment un couple depuis quelques années. Ils ont eu un enfant ensemble, Loulou, 1 an et demie. Et puis, progressivement, leur amour s’est terni, abimé, et les incompréhensions ont remplacé le bonheur conjugal. Un soir, Anne, distante, annonce à Pierre qu’elle est amoureuse d’un autre homme. Lui prend la chose d’abord de manière « posée », mais très vite voyant qu’elle ne se décide pas à « choisir », il lui propose d’en venir à une séparation claire et nette…

Réalisateur salué par la critique avec sa comédie mélancolique La Discrète en 1990, Christian Vincent eut un temps les faveurs des producteurs pour monter des projets d’auteur à priori « peu populaires » comme cette Séparation, qui comme le titre l’indique ne promet pas de se taper des barres de rire. Non, il s’agit bien d’un drame âpre sur la dislocation d’un couple arrivé au terme de leur relation. Le film commence lorsque l’indifférence a déjà remplacé la tendresse, avant que ne survienne aussi peu après l’agressivité et les reproches mutuels. Pas forcément d’éclats de voix (du moins au début), plutôt une pesanteur dans les rapports qui se ressent dans des séquences lourdes de non dits, où même les silences pèsent une tonne. Christian Vincent radiographie avec lucidité la fin d’un amour et hormis deux ou trois scènes les montrant avec leurs amis ou avec leur enfant en bas âge, le reste se concentre sur ces deux êtres en train de se déchirer sans pour autant parvenir à se quitter définitivement. Ce pourrait aboutir à une oeuvre ennuyeuse et pourtant, quelque chose de profondément juste nous happe et nous parle directement.

Certainement que les acteurs ont leur part de responsabilité et Vincent n’a pas pris les plus mauvais pour tenir les rôles principaux: Daniel Auteuil, à l’époque à l’aise aussi bien dans le film d’époque (La Reine Margot) que dans le thriller naturaliste (Les Voleurs) ou le biopic (Lacenaire) incarne cet homme défait, sonné et incapable de réagir face à la rupture annoncée par une Isabelle Huppert dure, sèche, dont la froideur fait presque peur ici. Elle joue merveilleusement la femme fatiguée et usée par des sentiments auxquels elle n’a plus accès. Un film douloureux, dans lequel tous et toutes peuvent s’identifier (car quoi de plus banal qu’une séparation amoureuse?), et qui laisse un goût amer, malgré une conclusion incertaine.

ANNEE DE PRODUCTION 1994.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Un film dur et lucide sur la fin d'un amour. Christian Vincent filme ses deux acteurs avec passion et poigne. Auteuil et Huppert miraculeux.

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