LA VIEILLE FILLE

Client d’un hôtel de Cassis, Gabriel Marcassus, célibataire convaincu, se lie peu à peu avec Muriel Bouchon, une autre pensionnaire de l’établissement: une femme très solitaire et assez fermée…

Pour son tout premier passage derrière la caméra, le réalisateur Jean Pierre Blanc a choisi l’axe de la comédie dramatique, en signant cette chronique modeste et inattendue. Le film est construit autour de la rencontre de deux âmes en peine, engoncés dans leur solitude et surtout leur timidité. Par des silences gênés, des regards fuyants, les liens se tissent difficilement et mettent surtout à jour la peur de se donner à l’autre et la peur d’aimer tout simplement. La Vieille Fille est une suite de séquences en apparence « anodines » dans lesquelles le réalisateur décrit avec minutie les empêchements de ses personnages, leurs blocages psychologiques et n’en fait pas qu’un drame: heureusement, son observation amuse même souvent, notamment dans sa vision des touristes estivaux. On voit s’égrener les vacances au fil des jours rythmés par les mêmes activités: les repas et la baignade à la plage essentiellement, Blanc captant par des bribes de conversations certains traits de caractères. Entre Muriel, la « vieille fille » du titre et Gabriel, homme gentil mais gauche, le désir inexprimable s’installe à coups de non dits ou de paroles insignifiantes: le récit leur réserve pourtant une tendresse particulière que la mise en scène sensible vient renforcer. Cette rencontre hasardeuse, le temps des congés, pourrait peut être bouleverser les habitudes de célibataire de ces deux coeurs, mais Jean Pierre Blanc préfère laisser planer le doute sur leur éventuel futur rapprochement.

Au centre, le couple formé par Annie Girardot et Philippe Noiret (réunis pour la première fois) fonctionne admirablement grâce à leur jeu précis et fin. Elle, montrant juste ce qu’il faut de trouble et en gardant ses distances, lui en tentatives d’approches maladroites. Leurs partenaires héritent de rôles assez truculents, à l’instar de Michael Lonsdale et Edith Scob incarnant un couple improbable de pasteurs illuminés. Tout comme Marthe Keller, mutine et coquine en femme de chambre peu farouche. Jean Pierre Blanc a obtenu l’Ours d’Argent à Berlin pour cet instantané des moeurs de la France sous Pompidou. Gentiment ironique et jamais méchant, La Vieille Fille rencontra son public, malgré sa ligne narrative ténue.

ANNEE DE PRODUCTION 1971.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Une oeuvre simple mais pleine de tact pour décrire la timidité de deux êtres esseulés. Jolie mise en scène de Jean Pierre Blanc. Annie Girardot et Philippe Noiret au zénith de leurs capacités.

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