Dans les années 80, dans le Nord de la France, deux adolescents, Clotaire et Jackie tombent éperdument amoureux, malgré leurs origines sociales opposées: elle est issue d’une famille bourgeoise, alors que lui vient d’un milieu ouvrier. Leur histoire d’amour tourne mal, lorsque Clotaire choisit la voie de la délinquance. Il écope de 12 ans de prison. A sa sortie, il est pourtant déterminé à reconquérir Jackie, qui s’est marié entre temps…
Annoncé comme l’événement de 2024 avec son budget dantesque de 32 millions d’euros et survendu avec une promo écrasante, L’Amour Ouf signe le retour de Gilles Lellouche à la réalisation, après son carton du Grand Bain en 2018. Le film est indéniablement ambitieux, adapté du roman éponyme de Neville Thompson, et brasse son récit fleuve en deux grandes parties facilement distinctes. Toute la première souffre clairement de défauts majeurs: faiblesse globale de la narration, dialogues assez piteux, clichés à tout va sur les amours adolescentes, et surtout une mise en scène maladroite autant que tape à l’oeil. Gilles Lellouche filme les années 80 comme un clip d’autrefois, avec une imagerie mille fois vues ailleurs et semble engoncé dans la représentation de la jeunesse d’un monde bien éloigné du nôtre. Ensuite, dans la seconde partie, il rectifie le tir en canalisant un peu mieux son récit, nous offrant même quelques séquences émouvantes (notamment celle entre Jackie et son père, entre Clotaire revenant frapper à la porte de sa dulcinée après des années de taule, la rencontre tardive entre la mère de Clotaire et Jackie), et puis bien sûr au milieu de l’amour absolu dont il est question, la violence s’invite en force, comme dans un film de gangster que Lellouche affectionne sûrement un peu trop. Si sa réalisation est globalement démonstrative, L’Amour Ouf semble surtout écraser sous le poids de son envie de trop en raconter et manque d’esprit de synthèse. D’où cette durée obèse de 2H40 qui ne se justifie pas.
Qui dit gros budget dit casting de vedettes bankables et en ce sens, le tandem François Civil/Adèle Exarchopoulos (déjà croisé dans Bac Nord) vend du rêve avec leurs physiques avenants et leur charisme indiscutable, et il est presque dommage qu’on les voit finalement si peu réunis en terme de scènes communes. Parmi les autres, il y a un peu à boire et à manger: Poelvoorde et Vincent Lacoste s’en sortent bien, mais Raphaêl Quenard et Jean Pascal Zadi écopent de rôles mettant peu en valeur leurs possibilités. Du côté des anciens, Alain Chabat incarne un papa touchant et surtout Elodie Bouchez déploie des trésors d’émotions en seulement quelques séquences. En regard des attentes, le film déçoit et ne permet pas à Lellouche de se classer parmi les cinéastes plus « oufs » d’aujourd’hui.
ANNEE DE PRODUCTION
Pas mieux. Excellente critique que je partage à une nuance près : les seconds rôles joués par Zadi et Quenard sont excellents. Quant aux acteurs qui jouent les ados, c’est catastrophique, j’ai failli quitter la salle.
Je rejoins cette critique. Je n’ai personnellement pas ressenti l’émotion mais j’ai eu beaucoup de mal avec un excès de violence !
Dommage, il aurait fallu plus d’émotion, de romanesque , moins de violence surtout !! sinon, beau casting et belle musique.
Un peu long aussi .