LANDRU

Pendant la première guerre mondiale, alors que les temps sont difficiles pour tout le monde, un homme du nom de Henri Désiré Landru prend plusieurs identités, passe des annonces pour rencontrer des femmes seules, veuves le plus souvent, qu’il finit par assassiner avant de les dépouiller de leur fortune. Il entretient ainsi sa femme et ses enfants avec l’argent de ses victimes qu’il prend « soin » de faire disparaitre dans un fourneau…

Charlie Chaplin avait en son temps déjà évoqué ce fameux fait divers dans un excellent film intitulé Monsieur Verdoux, mais jamais en France un réalisateur ne s’était attelé à raconter cette terrible histoire survenue en pleine guerre mondiale, ayant vu son auteur reconnu coupable de 11 meurtres et finalement exécuté sur l’échafaud. Après plusieurs échecs de début de carrière, Claude Chabrol décida de s’emparer de ce récit pour en constituer un « faux » film policier, puisqu’il le traite uniquement du point de vue de l’assassin, décrivant ses méthodes de séduction, puis ses méfaits particulièrement macabres. Très brillamment dialogué par Françoise Sagan (peu connue alors pour ses dons « comiques »), Landru est tout du long grinçant, cynique, bourré d’un humour noir réjouissant, aux réparties savoureuses. Chabrol, déjà fort doué pour pointer du doigt l’hypocrisie de la société bourgeoise de l’époque, raconte aussi dans un dernier tiers le procès retentissant de ce Barbe Bleu redoutablement intelligent et retors et sa mise en scène met en lumière une belle reconstitution des années 1915/1920, une époque ô combien troublée dans lequel le monstre a pu agir en toute impunité.

L’auteur du Boucher eut l’ingénieuse idée de confier le rôle titre à un quasi inconnu, venu du TNP, un dénommé Charles Denner, dont il est faible de souligner combien le jeu est extraordinaire, se fondant idéalement dans la peau de ce tueur mythique, certainement un des serial killers les plus connus du siècle dernier. Dans la longue liste de pauvres victimes innocentes sacrifiées au nom de la cupidité, des femmes (et des actrices) de la trempe de Michèle Morgan ou Danielle Darrieux pour des petits rôles marquants, et d’autres plus fades. A noter aussi la présence de Stéphane Audran, comédienne fétiche de Chabrol, campant la maitresse naïve, seule rescapée du massacre. En ne rendant pas cette affaire déjà assez glauque en soi plus sinistre encore, le réalisateur prit le parti d’en faire une « sombre comédie inhumaine ». Pour son bonheur, elle ne fit pas un four (vous apprécierez le jeu de mots!).

ANNEE DE PRODUCTION 1963.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Un des très bons Chabrol au début de sa carrière. Le fait divers effroyable est disséqué avec cynisme et humour noir. Charles Denner proprement fabuleux dans le rôle de cet assassin hors du commun.

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