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L’ANNEE DE TOUS LES DANGERS

Djakarta , 1965. Guy Hamilton, jeune journaliste australien pour ABS, arrive sur place comme correspondant. Ambitieux, il se lie avec Billy Kwan, un nain sino australien doté d’une grande intelligence et d’un sens moral aigu. Le gouvernement Sokarno est menacé par un soulèvement communiste radical qui voudrait provoquer une guerre civile. Kwan présente Guy à Jill Bryant, une jeune et jolie assistante de l’ambassade britannique. Ils tombent progressivement amoureux…

Cinéaste australien s’étant illustré auparavant avec Pique Nique à Hanging Rock et surtout La Dernière Vague, Peter Weir gagne ses galons internationaux avec L’Année de tous les dangers. Le film raconte l’histoire d’un correspondant australien, Guy Hamilton , en Indonésie, juste avant la tentative de putsch du 30 Septembre 1965 et les gigantesques massacres qui l’ont suivie. Un morceau d’Histoire peu connue et en tout cas très rarement traitée dans une oeuvre de fiction. Weir dénonce à sa manière la dictature indonésienne, vue à travers les yeux d’un journaliste, tentant de pratiquer au mieux son métier, aidé par une figure locale (un nain lui montrant le vrai visage du pays). En installant une atmosphère oppressante, où en effet le danger du titre semble occuper tout l’espace, Weir nous immerge avec efficacité dans un conflit larvé, où la politique dérive vers la violence et l’extrémisme. Le film montre les limites éthiques des correspondants de guerre, agissant aussi souvent par idéalisme et ce, au mépris de leur vie ou de leur intégrité. Passant de lieux hautement sécurisés comme les ambassades à d’autres beaucoup plus glauques comme les bidonvilles où la misère du peuple explose, le scénario essaie de donner plusieurs points de vue et Weir utilise sa mise en scène en direction de thèmes aussi forts que la neutralité, l’engagement, la trahison et la confiance. L’inclusion d’une romance (bien amenée) évite au film de se confiner sur son propos seulement « politique ».

Peter Weir joue la carte de l’audace en formant un tandem inédit, à priori peu compatible, et choisit la star de Mad Max, Mel Gibson et celle de Alien, Sigourney Weaver. Contre toute attente, le couple fonctionne assez bien et l’un comme l’autre peuvent montrer d’autres facettes de leur jeu, en dehors de la sphère limitée de l’action pure. Mais l’actrice Linda Hunt leur vole quasiment la vedette, en campant un rôle d’homme (le nain Billy par qui toutes les infos cruciales nous sont livrées), et gagna à l’arrivée un bel Oscar du meilleur Second Rôle. Le film s’inscrit dans une lignée d’oeuvres militantes en vogue au début de la décennie 80, telles que Salvador, La Déchirure, Under Fire, plaçant le métier de journaliste de terrain au premier plan. Weir n’a pas loupé son coup.

ANNEE DE PRODUCTION 1983.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Une page de l'Histoire indonésienne méconnue traitée avec discernement par Peter Weir. Réalisation directe, intrigue multiple, personnages consistants. Mel Gibson et Sigourney Weaver forment un joli duo, mais c'est Linda Hunt qui marque les esprits en priorité.

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