LE CERCLE ROUGE

Lorsque Corey, ancien truand, est libéré de prison et bien décidé à se ranger. Mais sa rencontre fortuite avec Vogel, un meurtrier en fuite, va changer la donne. Avec l’aide d’un ancien policier devenu alcoolique, les deux hommes montent un casse d’envergure dans une bijouterie de la place Vendôme. Pendant ce temps, le commissaire Mattei se démène pour remettre la main sur Vogel…

Par une citation de Bouddha « Quand les hommes, même s’ils l’ignorent, doivent se retrouver un jour, tout pourra arriver à chacun d’entre eux et ils pourront suivre des chemins différents, au jour dit ils seront réunis dans le cercle rouge« , le film s’ouvre sous le signe évident de la fatalité annoncée. Inhabituel pour un polar, mais ici on ne se trouve pas dans n’importe quel univers! Celui de Melville, singulier au possible, nous offre une oeuvre austère, baignée d’une atmosphère quasi crépusculaire, avec une économie de dialogues , et qui met en scène quatre hommes que le hasard et les circonstances vont réunir dans cette intrigue en apparence alambiquée. Le Cercle Rouge évoque ainsi autant la préparation d’un casse inédit que la solitude des truands face à leur destin. Avec une stylisation extrême que Melville avait déjà exploré dans Le Samourai et L’armée des ombres, il donne ses lettres de noblesse au genre balisé du « policier français », grâce notamment à une photographie sublime de Henri Decae, une tonalité presque « western nocturne », et des emprunts discrets au grand cinéma américain des années 40, l’épure en plus! Si la construction est d’une audace incroyable, la réalisation n’est pas en reste avec une vision étudiée au millimètre. Sans doute peut on regretter que la séquence du « casse » s’étire sur plus de vingt minutes et que ces longueurs nuisent un peu au rythme, pourtant Melville tenait à le faire vivre quasiment en « temps réel » pour en accentuer les risques et le suspense.

Pour soutenir l’ensemble, Melville fait appel à un trio de comédiens stars qu’il filme comme pour les scruter dans leur affrontement: Alain Delon félin et taiseux comme jamais, Yves Montand en ex flic désabusé victime de délirium tremens (la séquence de sa crise est restée dans les mémoires), et Gian Maria Volonté en ennemi public et fuyard recherché par le commissaire Mattei… interprété par Bourvil! Un contre emploi qu’il endosse magistralement, en lui prêtant une épaisseur inattendue. Ce sera hélas son ultime rôle. Avec cette oeuvre ambitieuse, Melville interroge la criminalité qui sommeille en chaque être, comme le souligne une réplique restée célèbre: « Les hommes naissent innocents, puis un jour deviennent tous coupables ».

ANNEE DE PRODUCTION 1970.

 

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Du travail d'orfèvre que ce polar crépusculaire où la fatalité écrase ses personnages, incarnés par des acteurs au diapason: Delon, Montand et un stupéfiant Bourvil.

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