AccueilCritiquesComédie dramatiqueLE CHARME DISCRET DE LA BOURGEOISIE

LE CHARME DISCRET DE LA BOURGEOISIE

L’ambassadeur de Miranda, un état d’Amérique du Sud, se livre au trafic de drogue avec pour complices ses amis, un groupe de bourgeois français. Mais chaque fois qu’ils veulent se réunir pour diner, une circonstance imprévue vient contrecarrer leur projet. Dans cette quête d’un repas plantureux, la réalité et les rêves de chacun s’invitent inopinément…

Toute la fin de carrière de Luis Bunuel, effectuée en France, a donné naissance à ses plus grands films, on se souvient bien sûr de Belle de Jour, de Tristana ou de Cet Obscur objet du désir, mais l’opus qui reste le plus réjouissant et abouti demeure Le Charme discret de la bourgeoisie. Ce classique comique se fonde sur la répétition d’une même situation (un repas prévu qui ne peut avoir lieu), baigné d’un surréalisme cher au maitre espagnol. Flinguant de manière corrosive les moeurs et rites de la bourgeoisie française, Bunuel conduit un récit d’abord ancré dans le réel, avant de verser ensuite dans une multiplication de rêves faits par les protagonistes dans lesquels ils se trouvent dans des états peu agréables (arrêtés par la police, prisonniers d’une scène de théâtre, morts aussi parfois). Don Luis épingle l’hypocrisie de cette bande de pantins, aussi effrayants que drôles pris au piège dans leur monde de pourriture dorée. Comme souvent chez lui, le songe, l’inconscient prennent une part primordiale dans une intrigue, en apparence désordonnée (mais en apparence seulement). Sous la forme d’une farce féroce, le film décrie le pouvoir de toutes les institutions dirigeantes (l’église, la politique et l’armée) et ici, son cynisme se retrouve dans le colonel fumant des joints ou dans l’évèque jardinant. Dans ce magma d’humour noir teinté tout de même de thèmes sombres comme la mort, Le Charme discret de la bourgeoisie se distingue par sa mise en scène inspirée et malicieuse.

Un casting idéal contribue aussi au plaisir général: ainsi de Fernando Rey (habitué à l’univers de Bunuel) à Stéphane Audran (merveilleuse aussi en dehors de Chabrol), de Bulle Ogier à Jean Pierre Cassel, sans oublier la délicieuse Delphine Seyrig, tous sont à l’unisson dans ce jeu de massacres, dans lequel la bonne société préfère continuer leurs conversations mondaines bourrées de duperies, alors qu’une révolution armée se prépare à l’extérieur. En satiriste pince sans rire, l’auteur de Viridiana s’en donne à coeur joie avec une intelligence accrue. Total: Oscar du meilleur film étranger des plus mérités. A voir et à revoir.

ANNEE DE PRODUCTION 1972.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Du très haut niveau pour cet opus de Bunuel pointant du doigt avec férocité la bourgeoisie française. Humour et intelligence de chaque instant. Acteurs parfaits et très bien dirigés.

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