Mickey et Serge, deux voyous redoutables, s’évadent de prison et se réfugient dans la propriété de Noêl, un ancien braqueur repenti, vivant tranquillement avec sa femme, la belle Nicole. Mickey croit vite que Noel l’a dénoncé à la police. Un combat impitoyable s’engage entre les deux hommes.
Metteur en scène réputé pour son penchant pour le polar américain, le français Alain Corneau a signé parmi les films policiers les plus sombres et les plus réussis des années 70. On se souvient bien sûr de Police Python 357 et La Menace, mais surtout de Série Noire, d’une noirceur crépusculaire et désespérée. Il remet ça pour démarrer la décennie 80 et réalise ce solide thriller, au scénario bien ficelé, racontant l’affrontement entre un vieux gangster rangé des voitures et un petit caïd de banlieue très violent, à la gâchette facile. Opposant deux générations, le film peut se voir aussi en « passeur », entre un cinéma daté et pépère et un plus jeune, plus tonique et radical. Corneau désire redonner au genre du peps et de l’adrénaline, mais ne délaisse pas pour autant l’installation de son récit avec lenteur, posant les bases de la tragédie à venir. Il est vrai que c’est l’un des films les plus « lancinants » de son auteur et certains lui reprochent sa durée excessive (2H15). Cependant, il arbore un style proche de celui de Jean Pierre Melville, avec davantage de dialogues tout de même.
On songe au Cercle Rouge avec sa lumière froide, ses plans larges et ses nombreuses séquences de « bagnoles » (soit des poursuites, soit des filatures, soit des moments plus apaisés). Tous ces personnages semblent destinés à finir mal et ce sentiment ne va qu’en s’accentuant. Le Choix des Armes est également un grand film d’acteurs, marquant les retrouvailles d’Yves Montand et de Gérard Depardieu, sept ans après Vincent, François, Paul et les autres. L’un impressionne par sa stature de sexagénaire charismatique, l’autre fougueux et en pleine consécration glorieuse est épatant. Catherine Deneuve les contemple, souvent silencieuse, et son rôle semble par contre avoir été sacrifié, tel un funeste présage. Le reste du casting, composé de Michel Galabru et des débutants Gérard Lanvin et Richard Anconina, complète ce trio de stars avec efficacité. Du cinéma français qui a de la gueule et qui manque aujourd’hui.
ANNEE DE PRODUCTION 1981.