En 1891, après un naufrage dans la Mer des Antilles, Claude le Ross, médecin de bord, arrive sur une île inconnue, dirigée par un despote, Edmond Rackam. Claude est chargé de maintenir en vie un biologiste tenu prisonnier et à la tête de bien curieuses expériences. Rackam poursuit de son côté une chasse au trésor, accompagné d’Amanda, une très belle femme qui n’est autre que la fille du biologiste…
Artisan prolifique de la série B italienne, Sergio Martino fut aux commandes de bandes exotiques (et parfois vaguement érotiques), de westerns et aussi de quelques films fantastiques bricolés avec peu de moyens et aux résultats parfois approximatifs. Ce Continent des Hommes poissons (le titre est déjà à lui seul tout un programme!) fait plutôt partie des productions du Bis au charme désuet certes, mais à la tenue plus que correcte. Une ile aussi paradisiaque qu’inquiétante, un médecin aventurier aux yeux bleus acier, une superbe femme à la plastique de rêve et peu vêtue, et surtout des créatures venus du fond de l’océan mi amphibies mi humaines: ces ingrédients sont mixés par Martino afin d’en donner pour leur argent à un public avide de sensations fortes. Lorgnant vers le fameux Ile du Docteur Moreau, le métrage comporte bien sûr un savant fou désireux de créer une nouvelle race, exploitant les richesses de la mer (incarné par un Joseph Cotten bien fatigué!). Si l’intrigue se laisse suivre sans déplaisir, il y a bon nombre d’éléments rangeant directement le film au rayon des nanars comme l’ineptie des dialogues du genre « puisque tu me refuses ton amour, laisse moi au moins les tourments de la jalousie! », les cadrages peu travaillés et l’interprétation générale plus que médiocre.
Pour le plaisir des yeux cependant, la sculpturale Barbara Bach, ex James Bond Girl et habituée au Bis, « actrice » nulle (ca tombe bien, elle n’a pas des tonnes de texte à défendre!) et surtout des effets spéciaux réalisés avec les moyens du bord (les hommes poissons et leurs combinaisons caoutchoutées, plus risibles qu’effrayants) rendent un hommage attachant à un autre beau fleuron du genre L’Etrange créature du Lac Noir. Martino n’a pas d’autre ambition que de distraire et cette aventure exotique, bénéficiant d’un joli scope, permet de passer un moment sans prise de tête, évoquant pêle mêle HG Wells et le mythe de l’Atlantide.
ANNEE DE PRODUCTION 1979.