Responsables de la mort d’Eva Gralli, une riche héritière dont la disparition ne fut jamais élucidée, Edward Wanderley, Ricky Hawthorne, Sears James et John Jaffrey sont quatre notables de la petite ville de Milburn et se retrouvent confrontés à leur passé, lorsque le fantôme d’Eva ressurgit pour réclamer vengeance… Leur vie se trouve alors sérieusement menacé.
Dans le domaine des histoires de revenants, le cinéma d’horreur regorge de films de morts vivants, de fantômes inquiétants et d’esprits frappeurs, plus ou moins réussis, plus ou moins pertinents. Au début des années 80, le genre, un peu fatigué, renoue avec ce thème dans cette oeuvre signée John Irvin, futur réalisateur d’Hamburger Hill. Située dans une région brumeuse de la Nouvelle Angleterre, l’action se déroule dans une atmosphère macabre tout du long, avec sa photographie cotonneuse (dûe au chef opérateur de renom Jack Cardiff), son ciel blanc ou gris, ses couleurs un peu délavées. Quelque chose qui évoque immanquablement la mort ou du moins la décrépitude. Au démarrage, le récit semble un peu confus, puis se déploie plus habilement ensuite, grâce à des flash backs (explicatifs évidemment), et a également une tendance à faire du longuet. L’intrigue se laisse suivre sans déplaisir, avec quelques séquences de terreur bienvenue (on sursaute à plusieurs reprises), et une propension à montrer des corps en décomposition. Irvin connait son métier sans aucun doute, même si niveau mise en scène, il fait le minimum syndical.
L’intérêt à découvrir cette oeuvre d’horreur vient aussi de son casting étonnant: en effet, il réunit trois légendes masculines en toute fin de carrière (et qui cachetonnent certainement), jouant les vieillards victimes du fantôme: Fred Astaire (un peu mal à l’aise dans ce type de production), Melvyn Douglas et Douglas Fairbanks Jr! Le plus étrange est qu’ils tiennent là leurs derniers rôles avant de mourir (en vrai) dans la vie! De là à dire que cette caution senior apporte à cet opus son aspect daté, avouez que c’est tentant! Venez faire un tour à Milburn, vous aurez quelques frissons d’effroi malgré le déroulement prévisible de ce modeste métrage.
ANNEE DE PRODUCTION 1982.