LE FILS

Ange Orahona, un caïd corse, émigrant new yorkais, doit revenir dans son village natal, au chevet de sa mère mourante. Sur place, il retrouve son premier amour, les lieux de son enfance, et apprend que son père a été tué dans des circonstances non résolues. Il va devoir affronter les démons d’un passé encore pas tout à fait enfoui…

Du Chat au Train, de l’Etoile du Nord à Une Etrange Affaire, l’oeuvre de Pierre Granier Deferre est émaillée de films solidement construits, aux histoires fortes, toujours plein d’humanité et riche en émotions. Coutumier d’une mise en scène honnête et au savoir faire indéniable, le réalisateur fut aussi l’auteur de films méconnus comme ce Fils, sorti  discrètement en 1973. Il y narre le retour aux sources d’un truand corse, confronté à la mort imminente de sa mère, et à l’introspection qu’il va vivre sur les traces de son histoire passée. Davantage un drame qu’un film policier (même si une vague sous intrigue à suspense sert de toile de fond), l’essentiel se trouve dans la psychologie de ce héros fatigué, face à lui même, tiraillé entre deux vies (celle qu’il s’est construit en Amérique et celle qu’il a laissé derrière lui en Corse), et le film baigne dans une constante ambiance pesante. La nostalgie le dispute à la mort, les deux rôdant à chaque instant, dans un récit non dénué de sensibilité, mais raconté avec un classicisme vieillot (et qui n’a pas fait date du coup!). On se surprend à regarder sa montre et même à bailler à plusieurs reprises tant les enjeux dramatiques ne sont pas palpitants. Volontairement lent et guindé, le rythme explique ce décrochage d’attention.

Granier Deferre ne tournait qu’avec des stars ou presque, cette fois encore il s’entoure d’une figure charismatique pour incarner ce truand faussement calme, revenu de tout, et il prend les traits d’Yves Montand, relativement dans son élément dans un emploi qu’il tient sans démériter (sans se fouler non plus). Face à lui, la toujours douce Léa Massari lui donne la réplique, tandis que Marcel Bozzuffi campe à nouveau et comme presque tous ses rôles le gangster de base, résolu à éliminer le héros. Si globalement on a vu pire, on n’est pas non plus hyper surpris que ce Fils n’ait pas laissé de traces dans la mémoire collective.

ANNEE DE PRODUCTION 1973.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Un drame empesé et réalisé sans grandeur par Granier Deferre. Pas inintéressant non plus, grâce à Montand et Massari réunis.

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