Bridget Jones, célibataire, la trentaine, a deux ambitions dans la vie: perdre du poids et trouver le grand amour. Tandis que ses amis ne cessent de lui prodiguer des conseils aussi utiles que désespérés, Bridget fond pour son patron, le craquant mais volage Daniel Cleaver. Sa mère, quant à elle, semble décidée à la voir former un couple avec le détestable et ennuyeux voisin, Mark Darcy…
Au départ, un roman devenu best seller de la britannique Helen Fielding et en toute logique, le cinéma s’en empare avec une adaptation sous forme de comédie romantique pour mettre en avant cette héroïne à la fois « célibattante » et « attachiante », gaffeuse, obsédée par ses kilos et par le temps qui passe sans un mec valable dans sa vie. Il s’agit du premier long métrage de Sharon Maguire et elle met clairement l’accent sur l’humour et la drôlerie, dans un récit sucré pour plaire à un public féminin, mais pas seulement! Bridget est une fille presque comme tout le monde, elle use de clopes et de vodka et s’épanche dans les pages de son journal intime pour « oublier » sa solitude affective: énoncé comme ça, ce n’est à priori pas très amusant, mais la volonté de distraire l’emporte avec quelques séquences cultes (le reportage chez les pompiers, l’invitation à une « fausse » party déguisée), au milieu d’autres un peu plus « téléphonées ». Comme souvent avec ce type de films sans grande prétentions, la réalisation ne vole pas bien haut, la bluette charmante nous invite à « rire avec » son héroïne et non pas d’elle et en ne boudant pas son plaisir, la sauce prend sans difficultés. Maguire a collaboré au scénario avec Richard Curtis (déjà auteur de Quatre mariages et un enterrement) et plutôt doué dans la description du célibat et de ses affres.
La touche « british » du livre est restitué grâce au casting masculin: Hugh Grant, abonné au rôle de séducteur (ici volage et inconséquent) et Colin Firth en potentiel second « amoureux » affublé de pulls de Noêl tout à fait impossibles, rivalisent de sex appeal et de dons comiques. Quant à Bridget, elle est incarnée par l’américaine Renée Zellweger, révélée dans Jerry Maguire (du même nom que la réalisatrice: heureuse coïncidence!) et qui sait jouer de son physique un peu « passe partout » et de ses mimiques irrésistibles, tout en démontrant son registre potache aussi. Le happy end de rigueur vient conforter les intentions les plus sympathiques et ouvre bien sûr la voie à une suite, qui sera L’âge de raison, trois ans plus tard.
ANNEE DE PRODUCTION 2001.