Gérard Barbier, vendeur de fringues peu à sa place dans son job, démissionne pour devenir instituteur suppléant dans une école de province et découvre ainsi sa vocation sur le tard.
Le producteur et réalisateur Claude Berri avait été touché par le récit d’un ancien soixante huitard, Jules Celma, auteur du Journal d’un éducastreur, qui lui donna l’idée de raconter cette histoire de chômeur, s’improvisant instituteur, par amour des enfants et humanisme et trouvant finalement un sens à sa vie dans une profession pourtant délicate à exercer. Cette peinture sociale fortement ancrée dans l’époque (1981), année où les socialistes sont passés au pouvoir, apporte finalement une comédie gentillette et sans conséquences. Peu enclin à enseigner de manière classique, le héros se laisse guider par son envie d’être proche des enfants, de se mettre à leur niveau, quitte à être maladroit ou à côté de la plaque, refusant l’autorité plus ordinaire de son supérieur ou de ses collègues tous syndiqués. Les résultats pédagogiques obtenus par « ce maitre d’école malgré lui » seront en bout de course inespérés, après plusieurs épisodes où il laisse le bordel s’installer. Les séquences s’enchainent un peu anarchiquement, laissant par moments une impression d’improvisation aussi dans la mise en scène de Berri. Le futur auteur de Germinal s’en tient à une réalisation très scolaire (c’est le cas de le dire!) pour trousser cette sympathique petite comédie très humaine.
La pierre précieuse et centrale du projet était de faire tourner Coluche, trublion comique star du moment, et de jauger ses capacités d’acteur. Sa présence justifie largement la vision du film puisqu’il s’y révèle naturel, drôle, et lui donne un galop d’essai avant de retrouver Berri deux ans plus tard pour le plus profond Tchao Pantin. A ses côtés, de très bons seconds rôles comme Josiane Balasko en institutrice dépressive portant le nom de Lajoie, Roland Giraud en collègue obnubilé par le syndicalisme, et Jacques Dubary campe le directeur d’école avec une belle conviction. Si le discours général et assez démago véhiculé par le film ne convainc pas sur la durée, Le Maitre d’école peut être apprécié d’abord pour son acteur principal et pour le plaisir de voir, d’écouter et de s’amuser devant l’innocence de ces gamins en plein apprentissage de la vie.
ANNEE DE PRODUCTION 1981.