Au 17ème siècle, la sorcière Asa et son amant Igor sont accusés de vampirisme, mis au supplice et exécutés. Avant cela, ils promettent à leurs tortionnaires une vengeance éternelle. Deux siècles plus tard, la prédiction se révèle vraie: les vampires reviennent à la vie et recommencent à semer la terreur et la mort.
Toute première réalisation du grand chef opérateur Mario Bava, connu pour son travail extraordinaire sur la photographie dans le cinéma italien des années 40 et 50, ce Masque du Démon est un coup d’essai purement éblouissant et lui permit d’entamer une carrière fructueuse dans la mise en scène. Donnant ses lettres de noblesse au fantastique, Bava produit une oeuvre devenue mythique, grâce à son sens du cadre, ses clairs obscurs magnifiques, et son admirable noir et blanc. L’ambiance gothique et effrayante n’oublie pas d’inclure des éléments inhérents au genre: des décors lugubres, des portes qui grinçent, des cercueils où les chairs pourrissantes créent à la fois le dégoût et la fascination.
Dès la séquence d’ouverture, le style visuel frappe l’oeil et n’hésite pas à heurter la sensibilité du spectateur avec une exécution au réalisme quasi insoutenable (du moins pour l’époque), mettant en route une malédiction qui va déterminer tout le restant du scénario. Un script glauque sur des êtres malfaisants revenant d’entre les morts provoque frissons et effroi. La mort est d’ailleurs partout tout le temps, comme si tous les personnages allaient la croiser sans pouvoir la déjouer. Bava a confié le rôle principal à une actrice au visage curieux et atypique: Barbara Steele (brune aux yeux un peu exhorbités, à la peau diaphane) et qui va devenir une habituée du cinéma d’horreur les deux décennies suivantes. Le cinéaste italien donne en tout cas une parfaite démonstration de son talent et se place en précurseur dans un fantastique encore bien timide. Un film majeur que l’on peut aujourd’hui considérer comme fondamental.
ANNEE DE PRODUCTION 1960.
