LE MILLIARDAIRE

Jean Marc Clément est un français régnant sur New York et sur la Bourse. Il possède une puissante compagnie et négocie avec le monde entier. Il a aussi un goût prononcé pour l’agent féminine. Il apprend qu’un spectacle de Broadway va mettre en scène sa personne pour le caricaturer: il se rend alors aux répétitions pour voir de quoi il retourne. Là, la vedette du show l’éblouit d’emblée: il s’agit de la belle Amanda Dell à qui il fait croire qu’il est un acteur débutant cherchant du travail.

Cette comédie constituée de numéros chantés sur une musique de Cole Porter ne fait pas partie des plus grandes oeuvres de son auteur George Cukor, elle se joue plutôt sur un mode mineur, cherchant constamment son tempo et cumulant les situations poussives et les dialogues vaguement spirituels. Le Milliardaire se place sous le signe du vaudeville agrémenté de quiproquos arrivant péniblement à nous arracher quelques sourires et tente le conte de fées moderne entre un homme se faisant passer pour pauvre auprès d’une comédienne ingénue et naïve, tombant évidemment sous son charme. Le scénario ne brille ni par son originalité, ni par sa finesse, le comique ne vole pas haut et le rythme souffre de longueurs préjudiciables. Bien sûr, en dehors de tous ces défauts importants, il reste de jolies choses à sauver de ce semi ratage: en premier lieu, la mise en scène de Cukor garde une certaine élégance, le décor planté dans un théâtre renvoie à un monde que le cinéaste connait bien et pour lequel son affection est perceptible, ensuite il y les chansons sympathiques et entrainantes (même si la plus mémorable My Heart belongs to Daddy s’avère être le seul clou du film) et les caméos de quelques minutes de Bing Crosby et Gene Kelly sont un bonus non négligeable.

Enfin, il y a ce duo légendaire Marilyn Monroe/Yves Montand au centre de tout, relevant un peu le niveau: elle, tout le temps exquise et fine comédienne, lui jouant de son accent frenchie parait plus engoncé, il n’empêche que l’alchimie entre eux opère relativement bien. Leur idylle hors plateau aura fait couler plus d’encre dans les journaux du monde entier que le film lui même. C’est normal: s’il n’est pas catastrophique, Le Milliardaire reste bien en deça des attentes et déçoit forcément, Cukor lui même ne se révélant pas dans une forme olympique.

ANNEE DE PRODUCTION 1960.

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

George Cukor passe à côte de la grande comédie musicale promise avec son sujet rebattu et sa romance tiédasse. Un seul beau numéro dansé et bien entendu Marilyn tournant la tête à notre Montand national évite au film de sombrer.

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