Dans la famille Duval, il y a Robert, le père chauffeur de taxi, Marie-Jeanne, la mère un peu perchée, et les enfants : Albert, brillant mais colérique, Raphaël, un jeune homme doux et rêveur, et Fleur, l’ado rebelle. Le portrait de leur famille s’esquisse sur une douzaine d’années, à travers cinq journées particulières.
Les histoires de famille, à la fois toutes différentes et aux problèmes souvent identiques, sont évidemment un matériau idéal pour la fiction et le cinéma ne s’est jamais privé d’en proposer. Ce second film du réalisateur Rémi Besançon, après Ma Vie en l’Air est donc une chronique familiale entre humour et émotion, écrit par le cinéaste lui même avec une sensibilité toute particulière. Scindé en cinq « parties » correspondant à cinq journées marquantes, le film nous gagne progressivement (sûrement le temps qu’il nous faut pour que l’identification marche au maximum) et l’écriture semble s’affiner au bout d’une bonne heure et offre des séquences très poignantes. Dés que le ton se fait plus grave, l’émotion prend vraiment le dessus. Chez les Duval, chacun a son grain de folie, ses coups de gueule, ses chagrins, ses disputes mais la famille reste un bloc soudé au dela des épreuves. Le film se fend d’une réflexion touchante sur le temps qui passe et la vie qui file dès lors que le script sort des situations convenues du début. Bezancon accorde autant de place aux parents qu’à leurs trois enfants, décrivant l’évolution de chacun, leurs révoltes (pour les ados) , leur peur de vieillir (pour la mère obnubilée par son âge ) et toutes ces « choses de la vie » qui font tout le sel des relations amoureuses. La mise en scène, discrète au premier abord, impose sa simplicité et son adresse par petites touches.
Le joli casting explique pour beaucoup la réception et le succès public : Jacques Gamblin en père chauffeur de taxi, Zabou (formidable en mère « border ») entourent trois jeunes comédiens en devenir : Pio Marmaî a ses débuts, Marc André Grondin révélé par CRAZY et la charmante Déborah François. Tout ce petit monde forme une famille attachante à laquelle on croit indéniablement Porté par le titre éponyme de Étienne Daho, Le Premier jour du reste de ta vie atteint son but : conquérir nos coeurs, nous faire aimer l’existence même si elle nous réserve autant de joies que de peines.
ANNEE DE PRODUCTION 2008.
