Avril, jeune avocate suisse spécialisée dans la défense des « causes perdues » prend une affaire particulière: un chien, Cosmos, accusé d’avoir mordu au visage une femme passe en justice avec son maitre mal voyant. Elle se démène pour éviter la peine capitale à son « client » canin: l’euthanasie…
Avec son pitch aussi gonflé que barré, le tout premier long métrage de Laetitia Dosch (d’habitude seulement actrice), se place directement dans la catégorie des oeuvres « à part », au ton résolument loufoque. Le scénario empile les séquences sans forcément savoir très bien où il désire atterrir, avec une seule certitude: prendre clairement la direction de l’absurde et de la fantaisie. Inspiré d’événements réels (si, si !!), cette drôle de fable brasse des thèmes comme la misogynie, la place des femmes dans le monde moderne, le déchainement des médias pour une info croustillante, et même la peine de mort! Pourtant la satire, très drôle par instants, un brin hystérique à d’autres, soulève mine de rien des questions pertinentes sur la condition animale. Qu’est ce qu’être un chien comparé à un homme? Peut il être jugé responsable de ses actes? L’animal est il doué d’instinct et peut il être de nature agressif, selon son parcours de vie? Laetitia Dosch n’a pas choisi la facilité avec cette histoire atypique et pour cette raison, elle doit être évidemment applaudie. Les quelques baisses de rythme de la dernière demie heure n’enlèvent rien à la philosophie simple consistant à envisager le chien autrement que comme un objet à soumettre.
La star numéro 1 du métrage s’appelle Kodi, un véritable « acteur » à 4 pattes dont le jeu extra n’a rien à envier à ses partenaires humains: Laetitia Dosch (tant qu’à faire, elle s’est donné le rôle de l’avocate obstinée), François Damiens (hilarant en mal voyant accro à son animal de compagnie), Jean Pascal Zadi décidément de plus en plus employé avec acuité, Anne Dorval loin de ses compositions dramatiques chez Xavier Dolan, etc… Le plus malin dans tout ça finalement reste qu’à travers ce procès pas comme les autres, le toutou nous en apprend beaucoup sur notre propre humanité. On valide cette dinguerie… mordante!
ANNEE DE PRODUCTION 2024.