Mousse et Louis sont jeunes, beaux et riches et s’aiment. Ils se droguent aussi. A la cocaïne. Un soir, une overdose emporte Louis. Mousse survit, mais apprend à son réveil qu’elle est enceinte. Perdue, elle s’enfuit dans une maison loin de Paris. Quelques mois après, le frère de Louis, homosexuel, vient la rejoindre dans son refuge…
Dans la carrière de François Ozon, il y a d’une part les fulgurances (Sous le Sable, Huit Femmes, Potiche), les oeuvres réussies mais pas inoubliables (Swimming Pool, Dans la maison) et puis des ratés aussi. Ce Refuge en fait clairement partie. L’histoire de cette ex junkie enceinte cherchant un nouveau sens à sa vie dans une baraque isolée en bord de mer regorge de thèmes déjà traités par le cinéaste et avec beaucoup plus d’inspiration: la résilience, la renaissance d’une femme, le poids du passé, une relation trouble avec un homme gay et désirable, etc… Le scénario est d’une insignifiance étonnante de la part de l’auteur de Sitcom, comme s’il ne trouvait pas vraiment ce qu’il veut dire au fond et se laisse porter au gré de séquences un peu hasardeuses. Même sa mise en scène qui se voudrait caressante et délicate souffre d’incohérence et provoque plus de baillements que de passion. Quant aux dialogues, soit ils frôlent la mièvrerie soit ils sonnent faux. L’échappée de cette petite héroïne (sans mauvais jeu de mots) ne suscite pas l’engouement attendu, faute à un récit dénué d’enjeux et de ligne directrice.
A quoi peut on se raccrocher? L’acteur principal, Louis Ronand Choisy, possède une jolie petite gueule mais son jeu laisse franchement à désirer. D’ailleurs, après ce film, il n’a été vu dans aucun autre long métrage et s’est tourné vers la chanson (!!). Reste la bonne trouvaille d’avoir choisi Isabelle Carré, alors véritablement enceinte pendant le tournage, pour incarner cette toxicomane avide de quiétude et la comédienne fait tout ce qu’elle peut pour maintenir ce bateau ivre à la surface. Sans conteste, le film le plus mineur de toute l’oeuvre d’un cinéaste régulier et rarement en panne d’idées.
ANNEE DE PRODUCTION 2010.