Venant de Moscou, Igor Gouchenko arrive à Ottawa en compagnie de sa femme Anna. Employé au sein du réseau d’espionnage de l’Ambassade soviétique, l’homme prend goût à la vie canadienne, et entre bientôt en conflit avec ses supérieurs, dont il sait qu’il est dangereux de ne pas les trahir…
Ce film à mi chemin entre le policier et l’espionnage s’inspire du démantèlement d’un réseau soviètique, ayant réellement existé au moment de la guerre froide. Il s’agit d’une des premières oeuvres ouvertement « anti rouge », réalisée par Hollywood. Quand on sait combien les Etats Unis menaient une bataille sans merci contre le système communiste, notamment avec la création de la Commission des activités anti américaines, il n’est pas étonnant que le sujet ai pu séduire aussi le cinéma. William A. Wellman, metteur en scène connu pour la première version de Une étoile est née et surtout pour L’ennemi public , semble ici peu impliqué dans son style, au point qu’il se contente d’illustrer un scénario déja plutôt indigeste et ne le rend donc pas plus excitant. L’aspect historique et véridique des faits aurait pu tout aussi bien faire l’objet d’un documentaire.
Ce manque de vision nuit beaucoup au rythme et s’avère passablement ennuyeux. L’ambition affichée est de faire une oeuvre de propagande avant tout chose, même au mépris de la subtilité: par exemple, les russes sont caricaturés au possible, les personnages manichéens et la musique utilisée en fond sonore omniprésente finit par lasser. Seul le couple star constitué de Dana Andrews (le brun ténébreux de Laura) et de la très belle Gene Tierney suscite quelque peu l’enthousiasme et reste la meilleure idée d’un film mineur et qui d’ailleurs n’est pas resté dans les mémoires.
ANNEE DE PRODUCTION 1948.