Clarice Starling, jeune recrue du FBI, recoit pour mission de rendre visite au célébre tueur en série Hannibal Lecter, ancien psychiatre détenu dans une prison ultra surveillée. Sa connaissance du mental du psychopathe Buffalo Bill, sévissant et assassinant des jeunes filles, pourrait aider le FBI à l’arrêter…
LE thriller horrifique de référence des années 90 , dans toute sa splendeur. Adaptation brillante du roman de Thomas Harris, mené de main de maître par Jonathan Demme, il se démarque d’autres oeuvres du même type par sa réussite exemplaire à tous points de vue. Tout d’abord par un scénario diabolique, haletant, manipulant le spectateur, ensuite par une mise en scène magistrale alliant suspense, double enquête passionnante, et séquences d’épouvante réelle. C’est aussi une fabuleuse étude de caractères, une réflexion sur le Mal, d’autant plus dérangeant car personnifié par cet Hannibal, rusé, cultivé, et d’une intelligence redoutable. Sa relation avec Clarice est le centre du film, leurs échanges empreints de séduction vénéneuse, d’attirance/répulsion sont d’une perversité, rarement vue au cinéma.
Dans cette ambiance anxiogène où la Mort rôde partout, tout le temps, les portraits croisés de ces deux psychopathes criminels nous révulsent autant qu’ils nous fascinent. Demme mène sa barque sans faillir, prenant plaisir à nous glacer le sang, à nous questionner sur la manière dont le récit va finir. La grandeur du film provient également de son duo d’acteurs, idéalement choisi. Jodie Foster, une fois n’est pas coutume, est impressionnante en agent de police déstabilisée et battante, face au monstre Anthony Hopkins, terrifiant en cannibale et trouvant là le rôle de sa vie. Quoiqu’il fasse, de ses regards à ses silences, il n’a de cesse de créer l’effroi. Pour leurs performances, ils seront récompensés chacun d’un Oscar très mérité. Ainsi que leur réalisateur, gagnant lui aussi sa statuette. Et cerise sur le gâteau, le film lui même reçut l’Oscar suprême. Le quart d’heure final hante encore longtemps après la projection, tant la tension y est à son paroxysme, dans ce décor glauque de la maison du tueur. On en sort secoué, nauséeux, mais certain d’avoir assisté à un authentique chef d’oeuvre.
ANNEE DE PRODUCTION 1991.