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LE VICE ET LA VERTU

Printemps 1944 à Paris. Justine et Juliette sont deux soeurs aux caractères opposés. Le fiancé de Justine, Jean, est résistant et arrêté par les Allemands. Justine supplie Juliette, qui a pour amant un général ennemi, de l’aider. Juliette refuse, mais Jean parvient à s’évader…

Après avoir fait éclater le tempérament de Brigitte Bardot dans Et Dieu créa la femme et Le Repos du guerrier, le réalisateur français Roger Vadim persiste et signe dans la veine des intrigues sulfureuses, en espérant sans doute créer un petit scandale. Il a alors la curieuse idée de transposer l’univers du Marquis de Sade et son écriture acérée au beau milieu de la période troublée de l’Occupation Allemande. Occupation connaissant alors le début de la débâcle, à quelques mois de l’armistice. Mais au lieu de jouer intelligemment avec les rapports de pouvoir et de domination et de complexifier la dualité entre le vice de Juliette et la vertu de Justine, il se contente d’une intrigue plate, sans véritables enjeux. Sa réalisation, insignifiante, ne met jamais en avant le trouble censé naitre entre les personnages, et préfère privilégier un aspect de pseudo « érotisme chic », notamment dans la longue séquence de la Commanderie (un lieu dédié aux plaisirs des bourreaux sur d’innocentes nymphettes blondes). Vadim n’arrive presque jamais à rendre son scénario captivant, faute à des dialogues de Roger Vailland, peu inspiré. Le libertinage de Sade, vu sous l’angle des nazis, aurait pu aboutir à une oeuvre dérangeante si elle avait été dirigée par un Pasolini ou un Fassbinder. L’autre gros défaut du métrage réside dans l’utilisation intempestive et envahissante de la musique de Wagner, alourdissant inutilement certaines séquences.

Même du point de vue de l’interprétation, un sentiment d’inégalité prédomine franchement. Si Annie Girardot en putain à nazis et Robert Hossein en officier SS sans pitié s’en tirent très bien dans leurs rôles ignobles, c’est une autre paire de manches pour Catherine Deneuve. La jeune actrice qu’elle est alors, toute débutante, sous la caméra de son pygmalion, est certes charmante, mais son jeu très hésitant n’insuffle pas grand chose à l’arrivée. Si la volonté de Vadim de s’attaquer à Sade peut lui être reconnue comme risquée, force est de constater que le résultat final souffre d’une fadeur certaine.

ANNEE DE PRODUCTION 1963.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

En créant un improbable lien entre Sade et la barbarie nazie, Roger Vadim prend un risque mal calculé, que sa mise en scène, atone, n'arrange pas. Girardot égale à elle même est excellente face à Deneuve au jeu emprunté.

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