LES 400 COUPS

Antoine Doinel est un adolescent d’environ 14 ans, issu d’une famille peu aimante et fractionnée. Il surprend un jour sa mère avec un inconnu, ce qui provoque chez lui une envie encore plus forte de se rebeller, il se met à voler, à faire les 400 coups… Un temps récupéré par ses parents, la confiance semble reprendre entre eux, mais à nouveau des événements déclenchent une fugue du jeune homme. Rattrapé, il est envoyé en maison de correction…

Première réalisation du jeune François Truffaut, jusque là critique aux Cahiers du Cinéma. Ce coup d’essai va marquer son époque et déclencher le début de la Nouvelle Vague Française. Une nouvelle manière de faire des films s’érige alors, avec des tournages en extérieurs, caméra et acteurs en liberté, et sur des scénarios respirant la fraicheur. Truffaut dresse le portrait d’un jeune adolescent, à peine sorti de l’enfance, devenant petit délinquant par désoeuvrement et en rebellion contre des parents assez peu soucieux de son éducation. Le film bouillonne de vie, comme son héros, et nous balade dans les rues de Paris (des Champs Elysées aux Grands Boulevards, de Pigalle au Sacré Coeur), rendant compte au passage de la dureté du système scolaire et du pouvoir des adultes sur des jeunes gamins en mal de repères. Le futur cinéaste de Jules et Jim s’emploie à raconter une partie de sa jeunesse, des faits étant largement autobiographiques et d’autres purement fictionnels. Une vérité se dégage en tout cas de chaque situation, et l’image de Henri Decae offre une cartographie intéressante de l’adolescence et du mal être qu’elle trimballe.

Doinel est un « chien perdu sans collier », qui prend la vie comme elle vient, qui réagit à l’instinct et ne réfléchit pas de suite aux conséquences de ses actes, c’est un gosse brut de décoffrage mais attachant, comme l’adulte qu’il deviendra dans la série de films que Truffaut lui consacrera jusqu’à la fin de sa carrière. Il est incarné par Jean Pierre Léaud, d’un naturel stupéfiant, et qui bouffe littéralement l’écran. Le film révèle son talent inné et sa présence fait tout le sel de cette oeuvre maitresse du cinéma mondial. Le final sur la plage où Doinel découvre un semblant de liberté est une bouffée d’air frais, et son regard face caméra semble défier tous les carcans d’une société cadenassée. Truffaut remporte le Prix de la Mise en scène à Cannes en 1959. Une date clef pour tous les amoureux du 7e Art.

ANNEE DE PRODUCTION 1959.

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Du cinéma en liberté. Truffaut se livre comme jamais. Léaud révélation unique en son genre.

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