LES BARBARES

A Paimpont, un petit village d’une centaine d’habitants, l’harmonie règne entre Joêlle, l’institutrice donneuse de leçons, Anne la propriétaire de la superette portée sur la boisson, ou Riou le plombier alsacien plus breton que les Bretons. Dans un élan de solidarité, ils acceptent avec enthousiasme d’accueillir une famille de réfugiés ukrainiens. Sauf que ce sont des syriens qui débarquent… Le « bien vivre ensemble » est loin d’être gagné!

Après des drames originaux et emballants, La Comtesse et My Zoe, l’actrice réalisatrice Julie Delpy revient au registre de la comédie avec cette joyeuse fable sur la solidarité, en forme de pamphlet anti racisme. Le scénario joue les équilibristes entre humour et émotions, dénonciation de la bêtise et de la mentalité « campagnarde », croquant toute une galerie de personnages truculents, quand ils ne sont pas à la limite de la caricature, comme le plombier imbuvable du village voyant d’un très mauvais oeil l’arrivée d’étrangers sur « son territoire ». Delpy jongle entre des scènes pas forcément très subtiles et d’autres (heureusement bien plus nombreuses) nuancées, où elle évite les pièges du manichéisme le plus simpliste. On rit davantage dans la première partie, dans la présentation de ces franchouillards au départ volontaires pour aider et accueillir à bras ouverts, ensuite le film prend une tournure sérieuse sur les limites de la tolérance et sur les tentatives parfois tronquées de lutter contre le rejet. Avec ses thèmes d’actualité et foncièrement pertinents, Les Barbares penche du côté de la comédie sociale et politique avec du fond.

La troupe d’acteurs (des plus notoires aux débutants) participe largement au plaisir pris devant ce divertissement caustique: Delpy elle même s’est réservée le rôle de la femme combative prête à tout sacrifier pour le bien être de ces syriens encore meurtris par les traumatismes vécus dans leur pays, Sandrine Kiberlain de nouveau décapante en patronne de supérette cocue et légèrement alcoolo, Laurent Lafitte écope d’un contre emploi avec sa prestation (excellente) du raciste de base. Les autres (India Hair, Brigitte Rouan, Mathieu Demy, Farès Helou) parviennent à exister en seulement quelques scènes. Les Barbares s’apparente aux comédies françaises grinçantes des années 70 comme les Galettes de Pont Aven ou Dupont Lajoie (en moins sombre tout de même). Julie Delpy remplit plus que correctement le contrat.

ANNEE DE PRODUCTION 2024.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Une comédie politique plus nuancée que lourde et finalement émouvante de Julie Delpy. Mise en scène sans génie, mais récit tenu comme il se doit. Casting attachant et très crédible, de Lafitte à Kiberlain.

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