Adolescentes, Blandine et Magalie étaient inséparables. 30 ans sont passées et elles se croisent de nouveau, après avoir été brouillé pour des raisons floues. Elles décident de faire le voyage dont elles ont toujours rêvé: direction la Grèce, son soleil, ses îles, ses galères… Les deux femmes vont mesurer le fossé qui sépare leurs caractères une fois sur place…
Après des premiers films frais, légers et toujours bien écrits (Copacabana, Pauline détective), le réalisateur français Marc Fitoussi nous embarque cette fois dans un voyage dépaysant en Grèce pour cette comédie sur l’amitié féminine haute en couleurs, dont le principal objectif est de divertir le plus agréablement possible. Fitoussi y parvient sans mal avec ses dialogues vifs, sa bonne humeur constante, et son scénario pourtant assez balisé dés le départ: la réunion de deux personnages opposés en tout qui vont devoir apprendre à se supporter, l’une n’ayant pas vraiment vieilli (ou du moins mûri) depuis l’adolescence et l’autre ayant mal vieilli, se complaisant dans sa dépression, après un divorce malheureux. Bien que la nature de ses deux protagonistes soient à la limite de l’archétype, le film fonctionne car il pète le feu, donne la banane et ne connait pratiquement pas de temps mort. Cette échappée drôlatique au pays du soleil et des paysages époustouflants (avec un clin d’oeil au Grand Bleu, où les héroïnes reviennent sur le lieu du tournage) file la pêche par ses réparties bien pensées, laissant aussi la place pour l’émotion, même si celle ci arrive tardivement dans le récit.
La grande force de ces Cyclades se trouve sans nul doute dans l’interprétation très positive de son duo féminin. On découvre Olivia Côte, actrice habituée aux seconds rôles (Elle l’adore, Pupille, Antoinette dans les Cévennes) enfin employée dans un registre plus « dense » et magnifique en femme rigide et pleine de mauvaises habitudes et surtout la tornade Laure Calamy, décidément démente et qui emporte le film dans une folie bien à elle. Pour les accompagner, elles donnent la réplique à la trop rare Kristin Scott Thomas, blonde peroxydée pour l’occasion, et que l’on apprécie beaucoup de voir à l’affiche d’une comédie. On peut toujours pinailler en reprochant au film de céder parfois à certaines facilités, il n’empêche que l’on sort de la salle enchanté et ému. Un coup gagnant de plus pour Marc Fitoussi donc!
ANNEE DE PRODUCTION 2023.
