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LES DEMOISELLES DE ROCHEFORT

A Rochefort, les soeurs Garnier, jumelles de 25 ans, sont aussi jolies l’une que l’autre. Delphine est professeur de danse, Solange donne des leçons de solfège, et toutes les deux attendent l’homme idéal.

Trois ans après le triomphe et la Palme d’Or des Parapluies de Cherbourg, Jacques Demy entreprend son film le plus ambitieux et reprend le principe du récit « parlé chanté » que l’on trouvait déjà dans Lola et les Parapluies, sauf que cette fois l’aspect comédie musicale englobe l’entièreté du projet, avec un véritable hommage aux « musicals » hollywoodiens: en créant un univers artificiel dans la ville portuaire de Rochefort, en utilisant les couleurs les plus gaies et les plus vives qui soient (dominante de jaune, de rose, de rouge, de bleu), Demy invente une histoire acidulée où deux soeurs jumelles (nées sous le signe du Gémeaux) n’attendent qu’une chose: rencontrer le grand amour. Sur ce postulat élémentaire, Les Demoiselles distille une bonne humeur constante, une vivacité évidente, un charme pétillant et une joie de vivre communicative. L’euphorie est provoquée par les chansons écrites par Michel Legrand (l’incontournable), jouant avec les mots, agrémentant ses airs d’humour et d’aphorismes à la fois naïfs et délicieux. Ce conte romanesque se veut une ode aux sentiments, un plaisir des yeux et des oreilles, guettant le bonheur à tous les coins de rues, dans le fol espoir d’une issue la plus romantique possible. Demy frise le kitsch sans y tomber, déborde d’énergie dans sa mise en scène calibrée au millimètre près et filme des séquences de danse élégantes avec un entrain revigorant. Cette réussite esthétique fait oublier un scénario des plus « conventionnels », une ambiance colorée qui semble hors du temps et aussi un peu « factice ». Mais n’est ce pas aussi le but du cinéma?

Pour maintenir un enchantement permanent les deux heures durant du spectacle, Demy a convoqué un casting de haute volée, retrouvant sa Catherine Deneuve des Parapluies, devenue ici plus femme accomplie, à l’apogée de sa beauté et lui offre l’occasion (unique) de donner la réplique à sa soeur dans la vie, Françoise D’Orléac, magnifique de naturel et de spontanéité. Un an plus tard à peine, l’actrice si prometteuse connaitra hélas une mort prématurée affreuse. Pour les accompagner, Danielle Darrieux joue leur mère, Michel Piccoli un certain Monsieur… Dame (personne n’a pu oublier la trouvaille), Jacques Perrin le marin à la recherche de sa belle qu’il a peint en rêve sur un tableau. En guise de cerise sur un déjà bien beau gâteau, Gene Kelly lui même campe un « américain à Rochefort » parlant un français plutôt bon, avec un accent adorable et ajoutant toute sa classe légendaire. Ce condensé de bonheur a traversé les décennies sans souffrir de la patine du temps: un classique indémodable et certainement l’oeuvre la plus connue de Jacques Demy.

ANNEE DE PRODUCTION 1967.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Un charme fou parcourt toute cette comédie musicale très maitrisée par Jacques Demy, en hommage à un Hollywood qu'il a adoré. Deneuve et D'Orléac soeurs jumelles pour l'éternité au milieu d'un casting bluffant (Darrieux, Piccoli, Perrin, Gene Kelly!). Une bulle de bonheur à savourer encore et encore.

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Un charme fou parcourt toute cette comédie musicale très maitrisée par Jacques Demy, en hommage à un Hollywood qu'il a adoré. Deneuve et D'Orléac soeurs jumelles pour l'éternité au milieu d'un casting bluffant (Darrieux, Piccoli, Perrin, Gene Kelly!). Une bulle de bonheur à savourer encore et encore. LES DEMOISELLES DE ROCHEFORT