1936, Sylvia est stérile et demande à son mari Akos, officier de l’armée hongroise, de faire un enfant à Irène, son amie juive, une jeune couturière pauvre. Lorsque l’enfant naît, irène, déchirée, le remet à la jeune femme. Mais Akos et Irène s’aiment. Les années passent, l’antisémitisme gronde, Hitler devient le danger écrasant sur toute l’Europe…
Scénariste et réalisatrice hongroise un peu oubliée, Marta Meszaros a signé quelques productions notables comme Journal à les enfants et Une Mère, une fille avant de trouver un financement de la Gaumont pour réaliser ce drame, proche de ses thématiques habituelles: le désir de maternité, le féminisme et la résistance. Tout pourrait être réuni pour aboutir à une oeuvre captivante: la toile de fond du fascisme menaçant promet un récit entre passions intimes et Grande Histoire. Or, au lieu de ça, ces Héritières ne possèdent rien de bien exaltant: la réalisation de Meszaros, entre médiocrité et académisme ronflant, ne trouve pas son tempo dans une narration empesée et limite ennuyeuse. Les liens filiaux, les rapports de classe, le pouvoir de l’argent permettant de « commander » la naissance d’un enfant pour une future « mère » infertile, autant de sujets pertinents qui, mélangés les uns aux autres, ne donnent pas une matière très digeste.
En outre, dans une distribution peu excitante, Isabelle Huppert est la seule à sortir vaillamment du lot. Ses partenaires (Lili Monori et Jan Nowicki pâtissent d’un doublage calamiteux) et les autres comédiens hongrois jouent carrément faux. Entre le Loulou de Pialat et La Porte du Paradis de Cimino, Huppert trimballe sa moue un peu tristoune tout en se demandant ce qu’elle fait là! Mal servi par une photographie terne, le film a connu un échec cinglant, ce qui avec le recul, se conçoit complètement. A force de vouloir désincarner ses personnages, Marta Meszaros assèche son propos et loupe sa cible dans les grandes largeurs. Très dispensable.
ANNEE DE PRODUCTION 1980.
