Samuel part s’isoler dans son chalet au coeur des Alpes Italiennes. Une nuit, une femme se réfugie chez lui, piégée par la neige. Elle est afghane et veut traverser la montagne pour rejoindre la France. Samuel ne veut pas d’ennuis, mais devant sa détresse décide de l’aider. Il est alors loin de se douter de l’hostilité des hommes lancés aux trousses de la jeune femme…
Deux êtres traqués par une bande de fachos décérébrés et armés… voila le pitch ultra mince de ce premier film en guise de fausse fable sociopolitique et lorgnant davantage du côté beaucoup plus balisé du genre du « survival », cher aux Américains. Cette histoire tenant sur un confetti ne se démarque jamais par sa carence en originalité, sa violence complaisante et son action basique, limite bourrin. Derrière la caméra, un certain Guillaume Renusson, sûrement un tantinet trop nourri aux films d’horreurs, met assez platement en scène son intrigue peu fouillée, délaissant le moindre aspect psychologique, ne gardant de ses personnages que leurs réactions de haine ou de défense. Ces fascistes italiens de génération identitaire servant de « méchants » au film ne sont même pas caricaturaux, puisque à l’écriture ils n’ont déjà aucune épaisseur. La meilleure idée reste encore le lieu où se déroule les faits: les paysages hostiles des Alpes Italiennes, filmés de jour comme de nuit, créent un petit malaise d’immensité effrayante, insuffisante cependant à tenir la totalité du métrage.
Réunir deux des comédiens s’étant illustré dans les deux plus importants films de l’été dernier (As Bestas et Les Nuits de Mashaad) aurait pu être une planche de salut très bienvenue! Mais là encore l’interprétation laisse de marbre. Denis Ménochet ne sert rien d’autre que deux expressions affligés et hagardes (son personnage n’est en outre pas bien bavard) et l’actrice iranienne Zar Amir Ebrahimi n’a pas grand chose à jouer non plus, vu l’inconsistance de son rôle et devra attendre des films plus intéressants pour déployer son potentiel réel. Pour promouvoir le film, une accroche publicitaire avait osé écrire: « Un western contemporain haletant! »: non seulement c’est mensonger, mais pour vibrer devant un bon suspense, autant revoir un thriller plus inventif et surtout réellement éprouvant. Ces Survivants là fondent comme neige au soleil, sitôt sorti de la salle!
ANNEE DE PRODUCTION 2023.