Du Louvre au Palais de Buckingham, des bas fonds de Paris au siège de la Rochelle, dans un royaume divisé par les guerres de religion et menacé d’invasion par l’Angleterre, une poignée d’hommes et de femmes vont croiser leurs épées et lier leur destin à celui de la France.
Il est devenu de bon ton de reprocher au cinéma français de manquer d’ambition, de se cantonner à des sujets prise de tête ou limités, de ne pas se donner les moyens de séduire le public le plus large. Dimitri Rassam, fils de Carole Bouquet et de l’ancien producteur Jean Pierre Rassam, a fait le pari de remettre au goût du jour le foisonnant roman d’Alexandre Dumas, Les Trois Mousquetaires, et d’en tirer un film à gros budget (72 millions d’euros) pour en faire un divertissement populaire, au sens le plus noble du terme. A t’il atteint pleinement son objectif? Pour une large part, la réponse est oui, puisque ce premier volet (dont la suite sortira en Décembre) foisonne d’une reconstitution soignée de la Cour de France du 17e siècle, de rutilants costumes, d’un récit rythmé et épique, de séquences de combat à l’épée comme on n’en avait plus vu depuis longtemps au cinéma et d’un ton modernisé essayant de ne pas trop trahir le style de Dumas. Cet ensemble de qualités indéniables font du film un divertissement agréable à suivre, joli à regarder, d’autant que le casting aussi redouble de charme.
Si le jeune François Civil écope du rôle principal de D’Artagnan et convainc plus par sa petite gueule que par son jeu limité, Vincent Cassel en Athos lui vole presque la vedette, Romain Duris en Aramis séduit en l’espace de quelques scènes et Pio Marmaï rentre dans la peau d’un Porthos bon vivant et ouvertement bisexuel (!!). Du côté des femmes, Eva Green garce convaincante joue une Milady machiavélique, Lyna Khoudri crédible en Constance et enfin Vicky Krieps campe une Reine de France un peu fadasse. Que peut on alors émettre comme réserves? Sûrement la mise en scène de Martin Bourboulon, honnête et lisse à la fois, l’impression d’un bel ouvrage certes mais qui ne déclenche aucune passion. Le spectacle promis ne manque pas de distraire, il en oublie simplement d’avoir un peu plus d’âme.
ANNEE DE PRODUCTION 2023.
