L’ETE DERNIER

Anne est une brillante avocate, spécialisée dans la défense des mineurs victimes d’abus et d’adolescents en difficulté. Elle habite dans une grande villa avec son mari Pierre et leurs deux petites filles adoptives. Cependant, cette harmonie va se fissurer peu à peu lorsque Théo, le fils de Pierre né d’un précédent mariage et qui a 17 ans, emménage chez eux. Anne entame une liaison avec cet adolescent rebelle, au risque de détruire sa famille…

Quasiment dix ans après son dernier opus, Abus de Faiblesse, la réalisatrice Catherine Breillat nous redonne de ses (bonnes) nouvelles, après avoir survécu à un grave AVC et à un escroc notoire, Christophe Rocancourt. Avec cette histoire d’amour incestueuse, elle semble vouloir, au premier abord, revenir à ses films scandaleux du type Romance, Sex is comedy ou Anatomie de l’enfer. Elle relate donc la relation entre cette femme largement quadragénaire et installée dans une vie bourgeoise et ce jeune garçon de 17 ans, se trouvant être le fils de son compagnon. Breillat se penche de nouveau sur le désir féminin, sur la cellule familiale, aux apparences lisses, perturbée par un amour interdit, ne porte pas de jugement moral, filme le sexe en prenant quand même des gants (et sans nudité gratuite). L’Eté dernier en réalité devient surtout dérangeant dans son dernier tiers et sans spoiler quoique ce soit, on peut souligner que le thème du mensonge vient ensuite prendre une place prépondérante dans l’intrigue. Le tabou doit il obligatoirement aboutir à un déni? Ou à des aveux? La réalisatrice décrit les méandres sinueux dans lesquels ses deux personnages tombent, l’une pour se protéger, l’autre pour afficher ses sentiments et chercher une reconnaissance. Ce récit transgressif est en tout cas soutenu par une mise en scène intelligente, non démonstrative, posant ses bases avec une simplicité remarquable.

Le travail des comédiens est à saluer également, Olivier Rabourdin hérite du rôle du mari dépassé par la situation et livre un jeu nuancé, Samuel Kircher, formidable pour sa première apparition à l’écran, campe le beau fils avec une force réelle et surtout Léa Drucker dont on n’a pas fini de découvrir les facettes multiples. La comédienne est grandiose dans la peau de cette femme au double visage que l’on a du mal à ne pas aimer, malgré sa dureté monstrueuse. Pour elle, le film mérite largement le déplacement. Pour le sujet malaisant, il soulève bien de légitimes questionnements et le cinéma de Catherine Breillat a toujours été du genre à diviser.

ANNEE DE PRODUCTION 2023.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Catherine Breillat n'a rien perdu de son sens du récit, de sa mise en scène frontale, et nous invite à suivre un amour incestueux qui va forçément mal tourner. Léa Drucker n'a peur d'aucun défi!

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