En Amazonie, une expédition scientifique composée de plusieurs hommes et d’une femme sont à la recherche d’une créature, mi homme, mi poisson, vivant probablement dans un lagon mystérieux. Le danger les guette, la mort, et la rivalité entre deux membres de l’équipage n’arrange rien…
Le Studio Universal s’était spécialisé dans les films d’horreurs depuis les années 30 avec les figures fameuses de Dracula, Frankenstein, La Momie, etc… Ce bestiaire allait s’enrichir au mi temps de la décennie 50, lorsqu’un réalisateur doué du film de genre, Jack Arnold, inventa le « fantastique » sous marin et lança sur les écrans cette créature amphibie, au visage expressif, un vrai monstre palmé aux motivations dangereuses, s’attaquant à un groupe d’humains. Véritable phénomène du cinéma américain, le film opte à la fois pour la fable effrayante, avec sa musique angoissante, ses maquillages naïfs et relativement impressionnants pour l’époque et une intrigue sommaire mais efficace. Arnold connait son métier, livre une mise en scène sans surprises et décide de « montrer » tout de la bête assez vite: il confère à la créature une figure quasi préhistorique que l’utilisation de la 3D est censé rendre encore plus terrifiante. En effet, le relief était revenu à la mode l’année d’avant avec Le Crime était presque parfait d’Hitchcock et Arnold décida de tourner son métrage avec ce procédé. Malgré l’aspect simpliste de l’histoire, le charme réel de cette variation aquatique de La Belle et la Bête garde aujourd’hui encore une certaine force. Un brin d’érotisme se fait jour entre le monstre et la jolie jeune femme prise pour proie (on pense bien sûr à King Kong) et Arnold nous gratifie également de bien belles séquences sous marines , dans un noir et blanc suranné.
Les acteurs (Richard Carlson, Julia Adams) sont plus employés pour leur physique que pour l’étendue de leur jeu, mais qu’importe, dans ce type de productions, seule la bestiole possède vraiment la vedette! Soulignons que la bête fut conçue par Bud Westmore, maquilleur réputé, aidé au passage par une combinaison en caoutchouc pleine d’écailles faisant assez kitsch et toutefois appelée à une renommée internationale. Le film connut un succès si conséquent que deux suites (bien mauvaises) virent le jour. N’oublions pas de préciser que cette série B n’est pas l’ancêtre de Jaws ou de Jurassic Park pour rien!
ANNEE DE PRODUCTION 1954.