Margaux, la cinquantaine, a perdu son mari et commence une nouvelle vie. Elle s’inscrit dans une université pour reprendre des cours d’allemand. Elle ressent le besoin de nouvelles émotions. Elle part en quête d’amour, au risque de se perdre…
Il s’agit du galop d’essai d’un jeune réalisateur nommé Ludovic Bergery et qui a choisi de dresser un portrait féminin, en même temps qu’un drame intimiste sur les affres de l’amour. Totalement construit autour de son actrice, le scénario la suit au plus près, la caméra l’épie sans cesse, laissant peu de place aux autres personnages. Emmanuelle Béart est l’héroïne de cette histoire contant la reconstruction d’une quinquagénaire, récemment veuve, et cherchant à retrouver les délices de la séduction, ainsi que sa sexualité perdue. Le récit offre des séquences inégales: tantôt délicates et sensibles, tantôt maladroites et convenues, mais c’est bien là les imperfections fréquentes d’un premier film, la marque d’un auteur qui se cherche, autant que son personnage finalement. Quelques carences également concernant les seconds rôles, trop peu développés (hormis l’intéressant jeune homme confident, joué par Vincent Dedienne).
Ludovic Bergery a une chance folle de diriger une comédienne aussi fine et aussi intense que Béart, ici frémissante, toute dévouée à ce rôle de femme mûre, encore décidée à ressentir les vibrations du désir. Depuis trop longtemps, elle n’était plus apparue en tête d’affiche d’un film, qu’elle assume totalement. Elle parvient à combler les maladresses d’une narration qui s’enlise quelque peu dans son ultime partie, et fait passer quelques longueurs grâce à sa présence sensuelle. Pour elle, le film mérite d’être vu, et il faudra attendre le second long métrage de ce jeune réalisateur pour juger de son réel talent sur la durée.
ANNEE DE PRODUCTION 2021.