Au début du 19ème siècle, la grande Armée Napoléonienne bat en retraite. Un jeune lieutenant français, André Duvalier, est séparé de sa troupe. Epuisé, il erre seul le long des côtes baltiques. Une jeune et mystérieuse jeune femme le sauve et lui donne de l’eau. Mais celle ci disparait comme par enchantement. André se rend au château du Baron Von Leppe pour tenter de retrouver la belle inconnue. Il apprend qu’elle est morte depuis… vingt ans!
Tout de suite dans la foulée du Corbeau, le prolifique cinéaste américain Roger Corman enchaine avec ce petit conte amoureux baigné de fantastique, tourné en un temps record et réutilisant les décors du film précédent, assisté à la production par un certain Francis Coppola. Comme pour presque toutes les oeuvres de Corman, le budget alloué est faible et ce dernier fait pourtant preuve de créativité avec cette histoire de fantômes, d’obsession amoureuse et de château hanté. Si le scénario ne brille pas par une originalité fracassante, on retient en revanche des images aux couleurs agressives (passant du jaune au bleu criard) et donnant une impression de cauchemar surréaliste. Tournant autour d’un secret sur l’existence supposée d’une belle jeune femme, l’Halluciné emploie le gothique cher à ce cinéma de genre où l’on croise tantôt une vieille sorcière, un baron inquiétant, une crypte brumeuse, une morte vivante séduisante, etc… Ces ingrédients réunis ne suffisent pas à pallier les faiblesses de la narration, mais Corman possède tout de même un petit savoir faire pour créer une ambiance gentiment horrifique et ce, sans avoir recours à des effets spéciaux faramineux. Avec seulement de la suggestion et un peu de jugeote, il combine un petit film sans prétentions, surtout attrayant pour son casting!
En Baron obsédé par le souvenir de sa femme morte, Boris Karloff perpétue son jeu moyen réhaussé par un visage aux traits durs. L’ancienne créature de Frankenstein, qu’il a incarné, retrouve son jeune partenaire du Corbeau, Jack Nicholson, cette fois employé dans le rôle principal de cet officier français victime de ses hallucinations. A noter aussi que les décors naturels du début avec ses côtes et ses rochers en bord de mer renforcent l’idée d’un film hors du temps, perdu quelque part dans les limbes de l’imagination du jeune héros. L’Halluciné fut vendu, selon les pays, avec des titres différents, comme Le Château de la terreur ou The Terror.
ANNEE DE PRODUCTION 1963.
