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L’HISTOIRE DE SOULEYMANE

Tandis qu’il pédale sur son vélo de livreur dans les rues de Paris pour gagner un salaire de misère, Souleymane se répète son histoire. Dans deux jours, il doit passer son entretien de demande d’asile, le sésame pour obtenir enfin des papiers. Mais Souleymane n’est pas prêt à mentir encore et encore sur sa condition…

Les drames sociaux ne manquent pas dans notre cinéma hexagonal, et l’on y trouve un peu à boire et à manger parfois. Les histoires les plus fortes sont souvent celles qui évoquent un vécu important, faisant jaillir une vérité presque plus forte que la fiction. C’est tout à fait le cas de L’Histoire de Souleymane. Après avoir fait forte impression à Cannes dans la section Un Certain Regard, le film déboule sur nos écrans et confirme tout le bien que l’on a pu lire sur son auteur, Boris Lojkine. Jusque là plutôt documentariste, il avait réalisé un long métrage non dénué d’intérêt en 2019, Camille, mais cette fois la chronique sociale qu’il aborde touche au coeur parce qu’elle suit le parcours tortueux de Souleymane, migrant exilé à Paris en attente de régularisation et survivant dans une précarité terrible (pas de toit sur la tête, incertitude du lendemain, salaires misérables pour faire des livraisons à vélo, etc…). Ce point de départ pourrait être plombant et misérabiliste, il n’en est rien grâce à un scénario tenu avec une première partie décrivant les galères du jeune homme, puis dans un second temps sa préparation à un entretien crucial pour son avenir. Lojkine fait du quasi documentaire et son film prend des accents de vérité implacable, utilisant une mise en scène « de proximité » avec son héros (beaucoup de gros plans serrés comme pour capter l’intériorité de Souleymane). Quand l’humanité surgit enfin dans un dénouement poignant, son histoire achève de nous cueillir.

L’Histoire de Souleymane a donc reçu le Prix du Jury et le Prix d’Interprétation dans la sélection parallèle cannoise (il aurait pu tout aussi bien apparaitre au palmarès de la compétition officielle). Abou Sangare, acteur non professionnel et véritable demandeur d’asile, livre toute son âme dans son personnage et bouleverse sans restrictions. A noter la participation de Nina Meurisse, actrice souvent cantonnée aux rôles secondaires, et qui ajoute une note de bienveillance indéniable. A moins d’avoir le coeur sec et fermé, nul doute que ce beau film va faire monter les larmes d’une majorité de spectateurs.

ANNEE DE PRODUCTION 2024.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Un grand et beau film humaniste sur un migrant exilé combattant pour sa dignité. Boris Lojikine en impose avec son récit émouvant et Abou Sangare, fantastique acteur amateur.

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