Cinq personnages, apparemment sans aucun lien entre eux, vont être confrontés autour d’un mystérieux sac Vuitton, rempli de billets de banques.
La devise des personnages de ce Lucky Strike pourrait être « Chacun pour soi, et Dieu pour tous!’, chacun agissant dans son intêret propre, oeuvrant dans un but uniquement vénal et étant prêt à tout, surtout à tuer! Ce tout premier long métrage coréen de Kim Yong-Hoon a tout les atours d’un jeu de massacre, oscillant en permanence entre le thriller noir et la comédie grinçante. Le scénario est aussi habile que réjouissant et sous la forme d »un puzzle narratif complexe, le film se déroule tranquillement jusqu’au dénouement surprenant et tout en adoptant les points de vues des cinq protagonistes. Il y a ici ou là quelques facilités dans les rebondissements et une impression de déja vu, mais l’ensemble tient plutôt bien la route.
Une histoire à tiroirs, rythmée par une écriture originale et qui ne lâche pas son spectateur, voila la principale qualité du film de Yong-Hoo, nouveau venu dans le paysage cinématographique. Il confirme qu’en Corée, les cinéastes n’ont peur de rien, et se délectent de proposer des scènes quelquefois à la limite du gore. Mais, c’est un gore désamorcé par l’humour ambiant et qui nous rappelle sans cesse que l’on assiste à de la fiction. C’est méchant comme il faut, irrévérencieux et toujours crédible. L’actrice principale, Jeon Do-Yeon fait une tenancière de bar, aux allures de mante religieuse très machiavélique. Cet excellent polar avec de franches moments de drôlerie confirme la belle santé du cinéma coréen, après le triomphe de Parasite en 2019.
ANNEE DE PRODUCTION 2020