Béatrice Dalle réalise son premier film, traitant du thème des sorcières, et c’est Charlotte Gainsbourg qui doit jouer une scène étrange dans laquelle elle brûle sur un bûcher. Très vite, le tournage vire au cauchemar et à la désorganisation totale…
Gaspard Noé est un cinéaste réputé sulfureux pour ses longs métrages extrêmes et profondément noirs. Il avait frappé un grand coup avec Seul contre tous et surtout Irréversible où il filmait le viol en temps réel de Monica Bellucci. Un cinéma qui ne laissait pas indifférent à l’époque! Mais ça c’était avant! Depuis déja plus de dix ans, Noé se perd complètement dans des projets foireux, supposés scandaleux, et qui n’aboutissent qu’à du vide ou à du raté total. Ce Lux Aeterna a beau citer des pointures comme Dostoievski, Fassbinder ou Dreyer, le résultat est très loin de ses modèles. La forme de ce moyen métrage est délibérement celui d’un objet filmique expérimental, avec une esthétique dont il est écrit dans la note d’intention qu’elle est fortement déconseillé aux « épileptiques » (tout un programme!!).Cet argument massue n’opère jamais concrètement et ce qui devrait être transgressif n’est qu’agressif et surtout baigne dans une hystérie très fatigante.
La seule bonne idée, à demi exploitée, était la réunion de deux actrices que l’on suit et que l’on aime depuis plus de 35 ans pour leurs choix souvent audacieux et non conventionnels: Béatrice Dalle et Charlotte Gainsbourg. Leur dialogue du premier quart d’heure apporte quelques grammes de plaisir (même si on aurait ressenti la même chose dans une interview croisée). Il est juste déplorable que leurs tempéraments n’ai pas été servi par un vrai script, un vrai talent de metteur en scène. Noé a sans doute eu envie à un moment de décrire l’ambiance d’un tournage infernal, mais à coups de cris, de voix entremélées et de sons déglinguos, son intention tombe juste à plat. La provocation chez Haneke? OUI! La provocation chez Lars Von Trier? OUI! La provoc selon Noé? NON !!!
ANNEE DE PRODUCTION 2019.
