A Paris, une jeune fille est retrouvée morte dans un square, poignardée, vêtue d’une robe de soirée très chic. Le commissaire Maigret du 36 quai des Orfévres va tenter de l’identifier, et mener une enquête qui s’annonce ardue…
Autant avec Monsieur Hire, Patrice Leconte avait su trouver le ton juste pour adapter fidèlement et même remarquablement bien l’esprit de Simenon, autant avec ce Maigret version 2022, le réalisateur se prend les pieds dans le tapis et ne fait jamais décoller une intrigue mollassonne et à l’enjeu basique: une fille est morte, apparemment assassinée et le flic le plus connu de France cherche à faire éclater la vérité. Leconte semble s’ennuyer ferme à raconter cette histoire poussiéreuse et sa mise en scène, peu grisante, ne soulève pas notre intérêt. Un ennui certain s’installe d’une séquence insipide à l’autre et à aucun moment, on ne retrouve le style si particulier des romans de Simenon. Leconte a bien tenté de mettre le paquet sur les décors , les costumes et la lumière crépusculaire de ses plans, pourtant rien ne fonctionne véritablement.
Le film repose entièrement sur l’incarnation de Maigret par Gérard Depardieu, mais ce dernier fait le minimum syndical: l’aspect fatigué, la voix trainante et le jeu atone, il semble ne pas être vraiment là, comme une présence plutôt fantomatique. Ce parti pris de neutralité poussive manque sûrement d’épaisseur (quand on s’appelle Depardieu, c’est un comble!) et n’apporte pas de plaisir particulier. Les seconds rôles tenus par Aurore Clément, Mélanie Bernier et le regretté André Wilms font gentiment le job, sans plus. Patrice Leconte se montre peu inspiré par un personnage déjà (trop) joué à l’écran. En tout cas, son adaptation sent le renfermé et ne renouvelle en rien le mythe du célèbre policier affublé de son pardessus et de sa pipe. Passez votre chemin…
ANNEE DE PRODUCTION 2022.
On dirait un avion russe abattu en plein vol au dessus de l’Ukraine.