MALVEILLANCE

César est un concierge d’immeuble toujours disponible, efficace et discret. Surtout disponible pour s’immiscer dans la vie des habitants, à leur insu, jusqu’à les connaitre par coeur. Discret lorsqu’il emploie toutes ses nuits à détruire leur bonheur, comme avec la jolie Clara, qui l’obsède au plus haut point. Jusqu’à passer son temps chez elle, sous son lit, à épier le moindre fait et geste de cette femme insouciante et heureuse…

Assez bon réalisateur de films de genre horreur (La Secte sans Nom, REC) , l’espagnol Jaume Balaguero s’y entend pour créer des scénarios anxiogènes, jouant sur nos peurs les plus primaires, et parvenant à terrifier, même avec des petites choses du quotidien. A la base, cette histoire de concierge en apparence bienveillant, juste solitaire à crever, ne nous prépare pas à le voir se transformer en psychopathe total, violant l’intimité (et l’appartement) d’une jeune locataire trop souriante, qu’il s’acharne à vouloir torturer psychologiquement. A coups de lettres anonymes, d’intimidation, d’hypocrisie malaisante et surtout d’une dose de sadisme, cet inquiétant gardien d’immeuble ne vit que pour détruire la moindre parcelle de bonheur éclatant autour de lui. Balaguero sort un peu des sentiers balisés de l’épouvante facile, de l’occulte ou du gore rabâché, ici il opte pour le point de vue d’un dérangé complet et nous fait vivre de l’intérieur ses tourments existentiels. Le script, malin, ne sombre pas dans le banal thriller que l’on pressent au départ, il tente de nous surprendre à chaque séquence, certes parfois avec quelques invraisemblances et un ou deux rebondissements un peu « gros ».

Amoral et oppressant, Malveillance (le titre plein d’ironie annonce en partie la couleur) n’emploie pas l’horreur habituelle, celle ci est plus diffuse, insidieuse comme l’est le plan machiavélique de cet homme au dessus de tout soupçon, servi par une mise en scène perverse et de très bonne tenue. L’effroi éprouvé provient en majeure partie du jeu tout en intériorité de Luis Tosar (Les Lundis au soleil, Ne dis rien), un brillant comédien ibérique au visage aussi intriguant qu’impénétrable. Sa partenaire, Marta Etura, n’est pas mauvaise en victime ignorante, sans casser trois pattes à un canard. Une fois la projection finie, une chose est certaine: votre premier réflexe sera de vérifier que rien ni personne n’a pris ses aises sous votre lit!

ANNEE DE PRODUCTION 2011.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Attention à vos nerfs avec ce concierge au sourire inquiétant et capable du pire! Balaguero sait faire peur sans trop d'effets et Luis Tosar, en timbré total, convainc complètement.

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