MANHUNTER

Will Graham est un expert légiste au sein du FBI. Il excelle dans l’art de reconstituer le profil d’un assassin, mais son « sixième sens » lui a aussi valu de frôler la mort plusieurs fois. Alors qu’il s’est retiré du métier, un collègue, Crawford, vient lui demander de relancer une affaire complexe: deux familles paisibles ont été massacrées par le Tueur de la pleine lune. Graham se met à sa recherche, et va tenter d’avoir des informations auprès d’un autre serial killer récemment arrêté, le Dr Hannibal Lektor…

Toute première adaptation du roman policier Dragon Rouge de Thomas Harris, ce polar noir américain est mis en scène par Michael Mann, futur réalisateur de Ali et de Collatéral. Il en restitue l’intrigue de fond avec cette histoire de flic décidé à retrouver à tout  prix un terrible serial killer, qu’il pense confondre en tentant de s’identifier à lui. De comprendre son fonctionnement. Cinq ans avant Le Silence des Agneaux, c’est la première fois aussi que le personnage de Hannibal le cannibale apparaît pour « guider » l’enquête depuis sa cellule capitonnée. Toute la partie consacrée au lancement de l’enquête est d’ailleurs la plus longuette et ne soulève guère d’enthousiasme, pendant quasiment une heure, faute aussi à une mise en scène assez plate. Dans la seconde partie heureusement, les choses s’améliorent nettement avec l’apparition du tueur (bien joué par l’inquiétant Tom Noonan, un acteur que l’on n’a peu revu depuis hélas!), ambivalent et flippant à souhait. En homme traqué et dangereux, il impressionne vraiment. Manhunter se démarque par son esthétique baroque, caractéristique par certains aspects des années 80, et interroge notre rapport au Mal.

Nous entrainant dans un labyrinthe mental prenant et déroutant, le film redouble de suspense dès lors qu’une potentielle victime est aveugle et donc d’autant plus vulnérable (excellente Joan Allen). En Hannibal Lecter, l’acteur Brian Cox n’a pas la densité ni l’épaisseur qu’y mettra Anthony Hopkins, même si en soi, son jeu n’est pas mauvais. Le soin apporté aux éclairages donne un côté sophistiqué à ce thriller un peu oublié, sorti sous le titre français de « Le Sixième Sens« . Mann démontre déja son savoir faire, même s’il est loin de ses plus brillantes futures réussites. Le personnage du flic obstiné, joué par William Petersen, semble aussi fasciné que révulsé par le tueur, mais ce paradoxe passera bien mieux sous les traits de Clarisse Starling alias Jodie Foster. Question de talent et de charisme sûrement…

ANNEE DE PRODUCTION 1987.

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Polar déroutant sur la fascination pour le Mal. Bon suspense dans la seconde partie. Tom Noonan fait bien peur.

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