MARIE-LINE

Marie-Line est responsable d’une unité de nettoyage dans un grand supermarché. Son équipe est constituée de femmes, pour la plupart immigrées, quelques une sans papiers. Elle les mène à la baguette, exigeante, revêche et un peu raciste sur les bords. Pourtant, à la longue, et au fil d’événements personnels, Marie-Line va s’adoucir et sa carapace de « petit chef » se fendre. Une relation plus douce va s’établir entre elles…

Medhi Charef, le réalisateur algérien auteur de Mona Lisa et du Thé au Harem d’Archimède, s’intéresse encore une nouvelle fois au sort des immigrées et des conditions de travail dans lesquelles elles sont exploitées très souvent. Au coeur de cette entreprise de nettoyage, leur patronne Marie-Line est crainte, leur demandant un travail parfait, et n’hésitant pas à les rabrouer et à les secouer durement. Avec des idées très marquées à gauche et foncièrement sincères, Charef dépeint le quotidien difficile ce ces femmes de l’ombre, les techniciennes de surface comme on les appelle, comment leur dignité est niée, leur humanité ignorée. Une idéologie humaniste imprègne chaque séquence, même parmi les plus rudes, grâce à une mise en scène carrée dans laquelle on retrouve son amour des mal aimés, des sans grades, et qui fait la part belle à la solidarité. Quelque part entre du Ken Loach et du Robert Guédiguian, il dresse aussi un beau portrait de femme en la personne de Marie-Line, complexe car multiple. Au départ, elle semble noyée dans ses préjugés, proche du Front National et malheureuse dans sa vie terne d’épouse trompée, puis elle s’ouvre au fur et à mesure, finissant par ne plus tolérer qu’un enfant noir soit laissé à la rue, sans ressources.

De très jolies scènes ponctuent la noirceur du propos, comme celles consacrées au passe temps secret de l’héroïne (elle tient un fan club de Joe Dassin et vit sa passion, tout en rêvant à un avenir meilleur), tandis que les dialogues disent bien tout le mal être et le sordide de ces existences fracassées. Mehdi Charef a en outre eu l’excellente idée de confier ce rôle à une actrice trop souvent cataloguée comique: Muriel Robin. Dans ce contre emploi total, elle fait plus que nous émouvoir, elle est criante de vérité et de courage. Un film très recommandable donc et qui devrait plaire aussi à ceux que le cinéma social rebute. Au moins pour la belle création de son interprète principale. Dommage que le succès n’a pas été au rendez vous.

ANNEE DE PRODUCTION 2000.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Très joli film social, dur mais humaniste. Muriel Robin formidable dans un rôle dramatique fort.

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