MARYLINE

Maryline a grandi dans un petit village. Ses parents ne recevaient jamais personne et vivaient souvent volets clos. A 20 ans, elle « monte » à Paris pour devenir comédienne. Mais elle n’a pas les mots pour se défendre. Elle est confrontée à tout ce que ce métier peut avoir d’humiliant, et parfois de bienveillant. C’est l’histoire d’une femme, modeste et blessée…

Avec Guillaume et les garçons à table! , Guillaume Gallienne, sociétaire de la Comédie Française, avait épaté son monde, en écrivant, réalisant et jouant un premier long métrage audacieux, drôle, impertinent, bourré de talent. Le passage au second film peut devenir quelquefois une épreuve bien plus compliquée à réussir, car les attentes sont décuplées et l’objectif d’autant plus dur à atteindre. C’est hélas le cas de Maryline. Peut être à cause d’un scénario bancal et maladroitement écrit, Gallienne semble vouloir dire trop de choses, hésitant constamment entre le portrait de femme, la critique du milieu impitoyable du cinéma, le récit d’un parcours chaotique, le tout ne créant que rarement de véritables émotions: son personnage, à fleur de peau, quasi mutique, rêve de jouer et de s’exprimer devant une caméra mais s’en voit incapable face à la cruauté des premiers metteurs en scène qui lui crient dessus, et aussi un peu parce que la demoiselle boit plus que de raison et souffre de cette addiction. On devrait compatir pour elle, vouloir la voir progresser et prendre son envol et en fait, comme elle, on demeure passif tout du long à observer son impuissance. Niveau mise en scène, Maryline ne redresse pas la barre en ne se positionnant jamais: entre théâtre et cinéma, le film ne trouve pas ses marques, trébuche, se traine. Les illusions perdues de cette actrice cabossée ne résonnent pas assez pour nous toucher au plus profond.

Comme le jeu reste un des terrains favoris de l’acteur réalisateur, Maryline peut heureusement trouver sa planche de salut dans l’interprétation. Gallienne dirige une inconnue, venue comme lui de la Comédie Française, et révèle le caractère insolite, le minois d’Adeline D’Hermy, dont on sent parfaitement l’expérience des planches et qui étonne souvent (plus qu’elle n’émeut). Quelques seconds rôles se distinguent (Eric Ruf, Xavier Beauvois, Pascale Arbillot), mais la chance (avec un grand C) du film vient des dix minutes où Vanessa Paradis apparaît: divine, concrète, simplement évidente, campant une actrice pleine de classe tendant la main à sa cadette paralysée par la peur. Hormis ce cadeau, Maryline manque de fougue, de nerfs, de chair.

ANNEE DE PRODUCTION 2017.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Gallienne échoue à confirmer son talent avec ce second long métrage brouillon et hésitant. Adeline D'Hermy donne tout ce qu'elle a pourtant. La seule lumière provient de la courte participation de Vanessa Paradis.

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