Le Lieutenant Nicholas, très croyant, enquête sur une série de meurtres commis par des citoyens ordinaires. Le seul point commun des assassins: ils disent agir sur l’injonction de Dieu, revenu sur Terre pour guider leurs actes…
Larry Cohen, scénariste et réalisateur à l’imagination échevelée, très connu pour son film d’horreur mettant en scène un bébé tueur Le Monstre est vivant, ne manquait pas d’idées saugrenues pour pimenter ses scripts et une de ses oeuvres les plus singulières demeure certainement ce Meurtres sous Contrôle. En enquêtant sur une série de meurtres gratuits perpétrés par des individus sans histoire, un détective à la foi tenace, se trouve plongé dans une intrigue où se mêlent la religion, le mysticisme et une probable intervention extraterrestre! Cohen propose un thriller fantastique original, intrigant dès son prologue et qui maintient un bon suspense sur une durée ramassée (1H25). Confrontant la réalité de certains faits divers comme ces tueries de masse commises par des tueurs à la santé mentale défaillante et une pure fiction où ce serait Dieu lui même qui ordonnerait de répandre le Mal, le cinéaste se balade entre du policier classique et du surnaturel relevant quasiment de la science fiction. Jusqu’à un final refusant toute logique et laissant quelque peu perplexe, mais de manière intelligente puisque le film crée un certain malaise. En artisan génial, Cohen offre une réalisation inventive, avec pourtant peu de moyens, filmant New York comme une ville hostile, il le fera à l’identique avec Epouvante sur New York, quelques années plus tard.
A l’affiche, point de stars ni d’acteurs de renom, mais des visages connus et vus dans des oeuvres marquantes comme Sandy Dennis (Qui a peur de Virginia Woolf?), Sylvia Sydney (une habituée de Lang et Sabotage d’Hitchcock), et dans le rôle du flic accro à Dieu on retrouve Tony Lo Bianco, inquiétant dans Les Tueurs de la Lune de Miel de Leonard Kastle. Une lecture plus poussée du film pourrait aussi éventuellement l’assimiler à une parabole de l’Apocalypse ou d’une intervention de l’Antéchrist. Vendu comme une série B, cet opus de Cohen constitue une très belle surprise, pour tous les amateurs de « bizarre ». Pour les autres, il sera apprécié pour sa facture de policier honnête, ce qui est déjà pas mal du tout.
ANNEE DE PRODUCTION 1976.