Eloise Kelly se rend en Afrique équatoriale sur l’invitation d’un maharadja pour participer à une partie de chasse aux fauves. Son hôte étant reparti plus tôt aux Indes, Eloise est recueillie par Victor Marswell, un organisateur de safaris très séduisant. Elle devient sa maitresse. Peu après, arrivent Nordley et sa femme Linda, anthropologues britanniques. Linda ne laisse pas Victor indifférent et les relations entre chacun commence à dériver entre jalousies et ressentiments…
Coutumier des westerns et des grands espaces, l’américain John Ford changeait ici de genre pour réaliser cette fable exotique et romantique, tournée en partie dans les magnifiques paysages du Kenya. Toujours attaché à la beauté des décors naturels, Ford accorde autant d’importance aux lieux où se situe l’action qu’à ses personnages. Mogambo est un triangle amoureux, où un aventurier baroudeur et plein de charme se trouve déchiré entre une brune volcanique et une jeune blonde plus réservée et surtout fraichement mariée. L’intrigue parallèle de safaris et de chasse d’animaux sauvages, moins passionnante, compte peu en comparaison des passions humaines exacerbées, unissant ou séparant ce trio infernal.
Porté par un Clark Gable en grande forme (toujours doté de son irrésistible moustache), la réunion au sommet s’avère féminine: entre Ava Gardner (superbe et auréolée de son mythique Pandora) et Grace Kelly (très jolie, mais dans un style opposé) et prête à travailler avec Hitchcock, le choc électrique annoncé dépasse toutes les espérances du public. Le dépaysement garanti par cette oeuvre d’aventures n’a pas pris une ride et si vous ajoutez en prime à ce cocktail fiévreux un flamboyant Technicolor, vous obtenez rien de moins qu’un des meilleurs divertissements du cinéma hollywoodien de ces années 50, décidément majestueuses.
ANNEE DE PRODUCTION 1954