MON HOMME

Marie, prostituée bien dans sa vie et sa tête, rencontre un soir un clochard pouilleux et affamé, Jeannot. Elle décide de le recueillir et le fait monter chez elle, dans un premier temps pour le nourrir, le faire dormir sur place… puis une chose en entrainant une autre, elle finit par donner son corps à l’homme viril, elle qui aime le sexe plus que tout. Peu après, elle lui propose même qu’il devienne son mac…

Bertrand Blier a souvent crée le scandale avec ses oeuvres gonflées, mijotées aux petits oignons avec des dialogues osés et interprétés par de grands acteurs. Depuis Les Valseuses, il a choqué son monde avec Tenue de Soirée, cotôyé le surréalisme avec l’excellent Buffet Froid, et mêlé les époques et les genres avec Merci La Vie. Cette fois, il fait le portrait d’une pute au grand coeur, chaude comme la braise, prenant pour amant et maquereau un SDF sexy récupéré en pleine rue! Le ton est cru, les réparties fusent, la comédie navigue entre vulgarité et audace, Blier signe là un de ses scénarios les plus controversés, évidemment taxé de misogynie comme jamais auparavant. Le personnage de Marie est une fille douce, adorable, assumant parfaitement son état de prostituée, réclamant juste un amour loyal et sincère. Dans la seconde partie, l’amertume des rapports entre les hommes et les femmes apparait cependant beaucoup plus prononcée, l’auteur de Beau Père situant son action au moment des grandes grèves de 1995, lorsque la France croulait sous la précarité et le spectre envahissant du chômage. Avec son goût pour la provocation, Blier tisse une histoire s’autorisant des disgressions, une foule de personnages haut en couleur, en évitant autant que faire ce peut le mauvais goût: parler de sexe oui, mais toujours de manière ludique et décomplexée!

N’atteignant pas le niveau de ses opus les plus réussis comme Trop Belle pour toi ou Les Valseuses, Mon Homme tient son cap grâce à une distribution de choix! Gérard Lanvin incarne ce clochard devenu mac avec une aisance goguenarde jubilatoire et son charme fait passer ses actes les plus odieux, Valéria Bruni Tedeschi encore à ses relatifs débuts campe une manucure amoureuse folle du Jeannot, au point de se voir tenter par le plus vieux métier du monde, Olivier Martinez émeut au delà de sa belle gueule d’ange. Au détour de nombreuses séquences, on croise Kassovitz, Michel Galabru, Jacques François, Jacques Gamblin, Robert Hirsch et Sabine Azéma dans un rôle irrésistible qu’elle tient à merveille. Mais la lumière divine du film s’appelle Anouk Grinberg, déjà muse et actrice pour Blier à deux reprises, et qui clôt ici leur collaboration artistique par ce personnage ‘ »casse gueule » à jouer et qu’elle incarne avec brio. Son potentiel émotionnel est tout bonnement miraculeux et permet aux faiblesses du récit de passer comme une lettre à la poste!

ANNEE DE PRODUCTION 1996.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Surtout formidable pour ses acteurs et en premier lieu la fantastique Anouk Grinberg, voici un des films les plus décriés de Blier, jugé plus misogyne que jamais. De bons dialogues mais un ensemble bancal.

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