Par une nuit d’orage, à Denver, Colorado… Vic Ajax, un chic type un peu con, va se mettre dans de sale draps et friser la chaise électrique. Non seulement parce qu’il tombe amoureux, mais surtout parce que son patron a décidé cette nuit là de se débarrasser de son associé, avec l’aide de deux tueurs à gages se faisant passer pour des dératiseurs redoutables…
Trois ans après avoir explosé le box office mondial avec un petit film d’épouvante fait de bric et de broc, Evil Dead, Sam Raimi s’adjoint la collaboration des deux frères Cohen, Joel et Ethan alors juste auteurs de Sang pour Sang, afin de cosigner cette comédie policière complètement délirante. Leur but? Accoucher d’une sorte de pastiche barré de film noir survitaminé et proche du cartoon qu’ils affectionnent tant. Mort sur le Grill atteint des sommets dans le délire potache assumé et son côté foutraque laisse passer bien des faiblesses. D’écriture notamment, les gags étant pour le moins inégaux, la réalisation de Raimi se rattrapant dans un festival de séquences drôles ou carrément absurdes, un humour très eighties qui a quelque peu mal vieilli aujourd’hui. Mené à 200/h, le récit part dans des directions insensées et mieux vaut ne pas être trop regardant sur le montage, bidouillage assez maladroit participant surtout à entretenir une énergie folle à cette aventure burlesque que les Cohen semble avoir inventé un soir de beuverie.
Largement inspiré par l’humour des Three Stooges, Sam Raimi déconcerta son public attendant de lui un nouveau film d’horreur outrancier et cette comédie débridée ne connut qu’une modeste audience aux Etats Unis. A l’affiche, on trouve des têtes connues comme Louise Lasser, ex de Woody Allen et habituée à l’univers décalé, Paul L.Smith une grosse brute dans un rôle jouissif de tueur ricanant, Bruce Campbell cabotinant à mort. La course poursuite en voiture du final donne le tournis tant elle déborde de carburant et d’hystérie. Sûrement que trop c’est trop à un moment et ce cinéma Bis là ne peut réellement plaire qu’à des adeptes précis et laisser les autres dubitatifs, voire réfractaires.
ANNEE DE PRODUCTION 1985.
