L’artiste peintre Edward Munch est confronté à un amour malheureux, à la perte de sa soeur ainée, à la toxicomanie et au rejet de l’établishment artistique qui n’aime pas ses oeuvres. Il consacre les derniers mois de sa vie à préserver son travail de la mainmise des Nazis, prêts à occuper la Norvège…
Enième biopic de l’année après Oppenheimer, Flo, l’Abbé Pierre, etc… ce Munch ambitionne de dévoiler la mystérieuse et opaque personnalité du peintre expressionniste norvégien Edward Munch (1863/1944). Auteur de plus de 30 000 oeuvres picturales, il reste essentiellement connu pour son fameux tableau Le Cri et vécut une existence des plus tourmentées par une série de deuils (mère, soeur), d’un père intransigeant, d’amours compliquées et surtout il souffrit beaucoup de ne pas être « compris » et vraiment reconnu de son vivant. Malheureusement, ce n’est pas avec ce film bien médiocre que l’on va en apprendre davantage sur cet artiste torturé. Le réalisateur Henrik Martin Dahlsbakken tente d’expliquer cette vie chaotique d’une bien curieuse manière: en jonglant sans arrêt d’une époque à l’autre, des années 1885 (la jeunesse) aux années 1910 (sa mâturité) et enfin 1944 lorsqu’il est menacé par les Allemands, qui veulent s’accaparer ses oeuvres. En prime, il rajoute des séquences censées représenter ce que serait Munch dans la Norvège contemporaine (un parti pris bizarre et pas du tout convaincant), éloignant encore plus l’attention du spectateur, mise à rude épreuve. Munch est en effet un biopic soporifique dont le récit labyrinthique multiplie les confusions et bien vite, l’ennui s’installe! Il est louable de ne pas vouloir faire une biographie trop linéaire, mais là le montage et le déroulement narratif donnent surtout envie de dormir.
Dahlsbakken dirige plusieurs acteurs à des âges différents et ne se ressemblant pas du tout, ce qui complique l’identification immédiate et aucun d’entre eux ne se démarque dans son interprétation. Celui qui l’incarne jeune, Alfred Ekker Strande, a pourtant un visage intéressant et une certaine présence à l’écran, et il est finalement sous employé. Ce portrait d’artiste aurait pu être séduisant sans cette manie qu’a le réalisateur de changer d’ambiance et de temporalité toutes les trois minutes, faisant partir son film dans le décor! Bref, après la projection, on repart tout aussi ignorant, ne pouvant nous raccrocher qu’à quelques informations infimes disséminées ça et là! Pas de quoi pousser un cri de joie donc!
ANNEE DE PRODUCTION 2023.
