En Septembre 1972, les JO ont lieu à Munich. Un groupe de palestiniens armés prennent en otage onze athlètes israéliens. L’opération tourne mal et une tuerie s’engage. Les otages sont tous tués, laissant le Monde dans la stupeur et l’horreur. Peu après, Golda Meir le premier ministre d’Israel, déclare vouloir châtier sévèrement les responsables de cette tragédie. Une traque va s’organiser pour les retrouver un à un et les éliminer.
L’illustre Steven Spielberg a souvent eu l’habitude dans sa riche carrière de cinéaste d’alterner les films de pur divertissement et ses thèmes propres à l’enfance, comme E.T et des oeuvres plus adultes telles que La liste de Shindler, dans lesquelles il retrace des événements de l’Histoire mondiale. C’est le cas ici avec cette reconstitution fouillée de ce que l’on a nommé à l’époque Septembre Noir. Le récit débute logiquement par les assassinats de ces pauvres athlètes, puis se concentre ensuite sur la chasse à l’homme, menée par un groupe de cinq officiers israéliens, chargés d’une série de représailles stratégiques. Munich est avant tout un film historique dénoncant l’escalade de la violence de cette guerre de religion féroce entre Palestiniens et Israéliens, en offrant une réflexion intelligente sur l’engrenage de la vengeance. Le cycle infernal du sang versé ne s’arrêtera hélas pas à cette histoire, puisque aujourd hui encore les tensions demeurent et ont provoqués un Terrorisme international depuis plus de 50 ans.
Puis, Spielberg nous propose de passer de l Histoire au genre espionnage, lorgnant ainsi du côté du thriller politique. Ce mélange pourrait être assez lourd, mais la maestria du réalisateur des Dents de la mer est affutée et très habile, quasiment aucun temps mort, des scènes spectaculaires et haletantes de suspense s’enchaînent avec d’autres plus intimistes comme celles du repas à la campagne. Soutenu par une photographie sublime de Janus Kaminski, son chef opérateur attitré depuis des années, Spielberg fait du spectacle, mais n ‘oublie jamais de rester profond. Ainsi sa tentative de cerner le Mal découlant de ce terrorisme passe par ses personnages d’abord motivés par l’idée de punir les coupables, puis une fois la tâche accomplie, rongés par les doutes, la culpabilité et la peur.
Tous les acteurs choisis sont impeccables (Eric Bana dans le rôle principal a de l’épaisseur), mais également Daniel Craig, pas encore très connu et qui deviendra ensuite James Bond, ainsi que les comédiens français Matthieu Kassovitz en fabriquant artisanal de bombes et Matthieu Amalric fait un informateur inquiétant et ambigu. Ce sujet sensible et toujours controversé allié à du cinéma d’action a obtenu cinq nominations aux Oscars. Au bout des deux heures trente de projection, le spectateur est dans le même constat qu’ Avner, le héros: il voit bien qu’après tout ce sang versé dans les deux camps, il n’y a pas de paix possible au bout.
ANNEE DE PRODUCTION 2005.