NAPOLEON

Les origines de Napoléon et de son ascension aussi impitoyable que rapide, depuis sa promotion à l’époque de la Révolution jusqu’à ses derniers jours, à travers le prisme de sa relation explosive avec sa femme, Joséphine de Beauharnais.

Très (trop) prolifique ces trois dernières années (Le Dernier Duel, House of Gucci), Ridley Scott, un des réalisateurs vétérans d’Hollywood, s’attaque au monument Napoléon avec ce qu’il faut de moyens financiers et hélas moins de cartouches quant à la pertinence de son point de vue sur le personnage historique le plus réputé de France. Comme dépassé par l’envergure de l’entreprise, l’auteur d‘Alien et de Gladiator étouffe son récit et sa mise en scène dans le catalogue énumératif des grands pans de la vie de l’Empereur, sans s’arrêter suffisamment longtemps sur aucun d’entre eux pour créer une véritable connexion avec le spectateur. Le film pèse 10 tonnes avec ses trop nombreuses ellipses, laissant une nette impression de survol biographique, et surtout ne creuse jamais un tant soit peu la psychologie de son personnage, le désincarnant de façon regrettable. Seules les séquences de bataille (Waterloo, Austerlitz surtout) se voient très correctement restituées avec mouvements de caméra élaborés, foule de figurants, grands espaces. Mais cela suffit il à doter ce biopic de l’aspect épique qu’il prétend offrir? Non! L’unique thème que Scott traite avec plus de rigueur est celui de l’histoire d’amour avec Joséphine, le grand amour et boussole incontournable, insistant sur leur lien « indéfectible ». Le problème provient aussi peut être de la durée, 2H40 passant à la fois vite et engluée de longueurs, le réalisateur semble avoir voulu trop en dire, alors qu’en resserrant son propos sur une période plus courte, il aurait davantage atteint son objectif.

Quant à l’interprétation, elle devrait emporter le morceau avec fougue, sauf que Joaquin Phoenix parait plus emprunté qu’inspiré par ce rôle écrasant. Bien souvent mou et sans expression, son jeu laisse de marbre (alors qu’il est pourtant d’ordinaire un excellent acteur). A contrario, Vanessa Kirby se démarque très honorablement avec sa composition de Joséphine, elle lui donne d’abord une vraie sensualité, puis bascule progressivement vers la disgrâce de manière émouvante. La narration clinique et ultra « linéaire » n’aide pas à nous impliquer dans l’aventure de ce « petit bonhomme » parti de rien et ayant tout conquis. D’où une déception à l’arrivée! Mieux vaut revoir le Napoléon d’Abel Gance ou rêver encore à celui que Kubrick n’a pu mener à terme!

ANNEE DE PRODUCTION 2023.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Ridley Scott fait avec Napoléon ce qu'il avait fait avec Christophe Colomb: un biopic sans âme et ampoulé. Joaquin Phoenix ne trouve pas le bon angle pour jouer ce rôle dantesque. Pas nul, mais décevant.

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