Alex est totalement détruit depuis le meurtre non élucidé de sa femme Margot. Huit ans ont passé et un jour, il reçoit un email anonyme. Il clique: une image… le visage de sa femme apparait au milieu d’une foule filmé en temps réel. Dès lors, des événements de plus en plus curieux se produisent laissant penser que Margot n’est peut être pas véritablement morte…
Quatre ans après avoir réalisé son premier long métrage, la comédie barrée Mon Idole, et continuer à mener de front une solide carrière d’acteur dans des rôles divers, Guillaume Canet entreprend l’adaptation d’un roman policier de l’auteur Harlan Coben, un gros succès de librairie. Ne le dis à personne trouve son envol avec une intrigue à tiroirs quelque peu alambiquée, où l’on croise sans doute un peu trop de personnages mais gagne heureusement en vitalité par la mise en scène accrocheuse et soucieuse de tenir en haleine deux heures durant. Canet tient à maintenir un rythme volontairement nerveux pour faire monter son suspense, alimenter le mystère autour de la « résurrection » de cette femme que tout le monde croit morte depuis des années et venir bouleverser les existences de chacun. Surtout celle du héros principal, obsédé par la vérité et décidé à éclaircir les zones d’ombre de cette affaire complexe. Il est vrai que le récit additionne beaucoup d’éléments assez rocambolesques et prend parfois le risque de perdre en crédibilité, disons qu’il faut rester attentif et passer sur certains rebondissements pour adhérer complètement à l’histoire. Agrémenté d’une musique très appropriée composée par M, le film n’est jamais ennuyeux, comprenant à la fois des scènes de tension, des disputes, une course poursuite spectaculaire (à pied!) sur le périph parisien: Canet prend visiblement un malin plaisir à brouiller les pistes.
Il convoque pour l’occasion un défilé de vedettes plutôt « mastoc », ainsi on retrouve Kristin Scott Thomas, Nathalie Baye, Marina Hands, Jean Rochefort, André Dussollier, Gilles Lellouche (en caïd de cité… mouais!), François Berléand en flic tenace, Marie José Croze campe la « disparue » et n’a que quelques scènes à défendre. Tout ce beau monde se voit largement dominé par la présence de François Cluzet, véritable pièce maitresse de l’action et de tous les plans, impliqué à 200% dans un beau rôle où il montre l’étendue de son registre. Un César lui a été justement attribué pour sa performance et relancé durablement sa carrière. Un autre César fut décerné à Guillaume Canet pour la Meilleure Réalisation, ce qui semble un tantinet exagéré quand même. Ce thriller de bonne facture a obtenu un grand succès public (3 millions d’entrées).
ANNEE DE PRODUCTION 2006.