Robert Staniland, un flic solitaire et particulier, enquête sur l’assassinat de Charly Berliner, un pianiste alcoolique, retrouvé mort dans un terrain vague. Il découvre une histoire d’amour violente et passionnée entre la victime et une certaine Barbara Spark, une femme insaisissable et mystérieuse…
Le réalisateur Jacques Deray s’est principalement illustré dans le polar à la française, dirigeant souvent Alain Delon et a commis quelques oeuvres bien ficelées. De la qualité donc et il en est encore question ici, puisque le film opère d’entrée avec son intrigue policière nette et sans bavures, pourrait on dire. Justement, c’est au delà du scénario que se joue toute la richesse d’On ne meurt que deux fois: dans son approche psychologique d’abord (les personnages sont troubles et à deux visages), dans sa manière de mettre en scène un jeu pervers entre Staniland et Barbara, et enfin en allant dans une direction qu’on ne soupçonnait pas au départ. Le point fort du film réside dans les dialogues écrits par Michel Audiard, toujours percutants, moins drôles que d’habitude, mais infiniment plus sombres. Ce seront d’ailleurs ses derniers, puisqu’il mourra peu après le tournage. Ils donnent un aspect crépusculaire très émouvant.
Du côté des acteurs, on assiste à un duo inédit et magnifique entre Michel Serrault et Charlotte Rampling. Lui en flic désabusé et cynique, elle en nymphomane perverse et vénéneuse. Deux rôles superbes, plein d’ambiguité, et le plaisir que l’on prend à leur confrontation est total. Ajoutez à cela une ambiance glauque, un dénouement malsain et une propension générale à une dérision jubilatoire et vous obtenez rien de moins que l’un des meilleurs polars du cinéma français depuis des lustres.
ANNEE DE PRODUCTION 1985