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ONLY THE RIVER FLOWS

A Banpo, petite ville du Nord de la Chine, dans les années 90. Trois meurtres mystérieux sont commis près d’une rivière, sans lien apparent. Le jeune flic Ma Zhen enquête sur cette affaire qui semble s’enliser au fil des jours. Plusieurs personnes sont suspectées, sans résultat…

Il s’agit du troisième long métrage du jeune cinéaste chinois Wei Shujun et ce Only the River Flows annonce d’emblée son appartenance au genre du thriller sombre. De ceux qui s’inspirent largement de grand classiques indémodables tels que le Seven de Fincher ou le Memories of Murders de Bong Joon Ho! Rien que ça! En effet, on y retrouve le même style d’ambiance: poisseuse et pluvieuse, comme si toute l’eau tombée du ciel ne pouvait jamais laver les atrocités commises par un tueur invisible et insaisissable! Le scénario s’en tient à des séquences relativement balisées avec recherches de coupables, preuves disséquées par les enquêteurs, auditions des témoins, etc… Sur un rythme lancinant (et avouons le limite ennuyeux), le récit ne décolle jamais vraiment de sa base, sûrement par la faute d’une mise en scène mollassonne et des effets déjà vus ailleurs en mieux! Le choix de Shujun de tourner en pellicule plutôt qu’en numérique est par contre futé, car il donne à l’image un grain d’antan collant bien à l’atmosphère des années 90. Pour le reste, le réalisateur chinois cède un peu trop à l’exercice de style prévisible, hormis dans la jolie séquence du rêve que fait le policier, alors en pleine crise existentielle et baignant dans le doute permanent. D’ailleurs, la tentative (louable) de traiter de la psychologie du flic arrive tardivement et ne saute pas aux yeux, ce qui enlève sûrement de l’intérêt à la narration.

L’acteur en charge du rôle principal, Yilong Zhu, inconnu chez nous, ne parvient pas complètement à rendre complexe son personnage et cette faiblesse nuit d’une certaine façon à l’ensemble. Le reste du casting ne soulève pas non plus de réel enthousiasme. Présenté à Cannes comme un « polar atypique », Only the River Flows déçoit finalement du fait qu’il n’atteint jamais le quart du génie des oeuvres dont il se réclame. Les quelques pistes de lecture possibles ouvertes sur le final laissent penser que Shujun ne se « mouille pas » dans cette rivière qui, pour le spectateur, ressemble plus à un long fleuve trop tranquille.

ANNEE DE PRODUCTION 2024.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Un thriller poisseux au scénario plus conventionnel qu'il en a l'air. La réalisation de Shujun ne transcende rien. Les acteurs non plus. Une déception.

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